Lundi, 18 juin, des membre du groupe des Partisans de la chariâ ont protesté contre l’atteinte au sacré et se sont attaqués au consulat de Tunisie à Benghazi avant de brûler le drapeau et d’y mettre le feu.
Il s’agit, selon Maher Bouaôun, président de Joussour, association des ressortissants tunisiens à Benghazi interrogé par Shems FM, d’une «katiba d’Ansar Al-Chariâ» qui a distribué des tracts appelant leurs partisans à réagir contre ceux qui portent atteinte au sacré. «Ils sont des salafistes et armés et ils affirment avoir des partisans en Tunisie», a dit M. Bouaôun.
La semaine dernière, des salafistes extrémistes ont incendié et saccagé plusieurs biens publics et privés dont le tribunal de de première instance de Tunis 2 à Sidi Hassine Sejoumi et plusieurs postes de police dans plusieurs régions du pays. Ils voulaient protester ainsi contre les artistes du Printemps des Arts qui, selon eux, ont porté atteinte à l’islam.
Ce sentiment de colère a été alimenté par la position du gouvernement et certains religieux salafistes. Ces derniers ont même appelé publiquement au meurtre des artistes ayant exposé à El-Abdellia (du 1er au 10 juin) et tous ceux qui les ont soutenus, dont Nejib Chebbi, Bochra Bel Haj Hamida et des artistes et hommes de culture.
Le chef d’Al-Qaïda, Aymen Zawahiri, a appelé, de son côté à l’insurrection contre le gouvernement de la troïka dominé par Ennahdha et qui, selon lui, n’est pas en train d’appliquer la chariâ. Il a appelé les extrémistes à déclarer la guerre sainte dès vendredi 15 juin.
Le leader d’Ennahdha, Rached Ghannouchi ainsi que ses alliés ont aussi appelé à une marche, vendredi 15 juin, dans toutes les régions du pays. La situation s’est envenimée
Ce qui a poussé le ministère de l’Intérieur à ne pas autoriser cette marche.
Les forces de l’ordre, soutenus par des unités de l’armée ont mené une campagne et arrêté plus de 100 salafistes impliqués dans les violences de la semaine dernière.
I. B.