Le ministre de la Défense Abdelkrim Zbidi a fait part, mardi, à l’ambassadeur des Etats-Unis Gordon Gray des «besoins de l’armée tunisienne en aide logistique».
L’armée a besoin d’une aide logistique «pour renforcer son potentiel opérationnel et son aptitude à accomplir sa mission initiale dans le but de garantir la stabilité des zones frontalières», a dit M. Zbidi en recevant le diplomate américain qui termine sa mission en Tunisie.
L’entretien a aussi porté, selon un communiqué du ministère, sur le souci de la Tunisie de «renforcer la coopération et la coordination avec les pays voisins pour assurer la sécurité et la stabilité de la région» a indiqué M. Zbidi soulignant dans ce contexte l’importance de l’Europe, en tant que partenaire, pour préserver la stabilité de la région méditerranéenne.
M. Gray a exprimé, pour sa part, l’attachement de son pays à la réussite de la transition démocratique en Tunisie «compte tenu de son impact positif sur l'ensemble de la région», a-t-il dit.
Traduit en langage moins diplomatique, le contenu de cet entretien peut se résumer en deux phrases : la Tunisie a besoin d’équipements de surveillance, d’interception et de transport plus performants pour pouvoir mieux surveiller ses frontières, notamment celles du sud, d’éventuelles infiltrations d’éléments armés. Les Etats-Unis, qui voient d’un mauvais œil l’aggravation du phénomène de l’extrémisme religieux en Tunisie, devenu l’un des principaux pays émetteurs de djihadistes, sont disposés à soutenir notre pays dans cette phase délicate. Par des équipements militaires, certes, mais pas seulement.
On peut estimer, en effet, que le soutien américain sera d’autant plus substantiel qu’il visera, surtout, à éviter que les rives sud de la Méditerranée soient infectées par les bandes d’Al-Qaïda au pays du Maghreb islamique (Aqmi), qui essaiment déjà dans les confins du Sahara et du Sahel.
I. B.