Pour le porte-parole officiel du Parti communiste des ouvriers de Tunisie (Pcot), la responsabilité de la «troïka» au pouvoir et du parti islamiste Ennahdha est entière dans la montée de la violence salafiste.


Hamma Hammami a considéré les incidents survenus, la semaine dernière, au Palais El Abdellia à La Marsa, «n’ont été que de faux prétextes pour justifier les actes de violences qui les ont suivis», «d’autant plus qu’une grande partie des événements avait été montée de toute pièce».

Au cours d’une conférence de presse, organisée, mardi, à Tunis, par son parti, M. Hammami a imputé aux trois présidences (de la république, du gouvernement et de l’Assemblée) l’entière responsabilité de «la poursuite des campagnes expiatrices et d’incitation au meurtre» menées par des parties qui «prétendent appartenir au courant salafiste et qui se font passer pour les gardiens de la religion».

Il a, par ailleurs, estimé que la violence «s’est aggravée aujourd’hui», étant donné que ses auteurs «prennent la religion comme couverture», indiquant que la véritable source de préoccupation consiste en «l’attachement constant du gouvernement à trouver des justifications aux actes de ces groupes qui prétendent appartenir au courant salafistes, pour pointer ensuite et à chaque fois du doigt la gauche ou les modernistes».

«Le mouvement Ennahdha exerce la politique de l’indulgence avec ces parties qui sont derrière la violence et ce pour des raisons politiques étroites», a-t-il encore déclaré.

Il a ajouté que «le gouvernement est appelé à assumer pleinement ses responsabilités, en ce qui concerne notamment la réforme du secteur de la sécurité et de la magistrature, loin des calculs politiques étriqués, et la neutralisation des mosquées par rapport à la politique». Les mosquées qui sont devenues, de son point de vue, «des lieux d’incitation aux luttes intestines», appelant à promulguer une loi qui incrimine toute accusation de mécréance.

Le porte-parole du Pcot a poursuivi en s’interrogeant: «Qu’attend le gouvernement pour fixer un calendrier des prochaines échéances politiques du pays ainsi que les délais de finalisation de la nouvelle constitution, de création d'une instance indépendante des élections et de promulgation d’une loi électorale?».

Il a, d’autre part, rappelé les différents points proposés par son parti en tant «qu’alternatifs aux choix politiques et économiques», à l’instar de la suspension des dettes extérieures du pays pour trois années consécutives et de la révision de la fiscalité.

En réponse aux interrogations des journalistes, l’un des dirigeants du Pcot, Jilani Hammami, a considéré que la dynamique de lancement d’initiatives politiques est «la preuve de l’existence d’une crise politique en Tunisie», qualifiant l’initiative de Béji Caïd Essebsi d’«une simple annonce» de création d’un nouveau parti qui ne dispose pas, selon lui, d’«un programme ni de solutions claires».

Evoquant l’initiative de l’Ugtt, M. Jilani a indiqué qu’«elle est directement liée aux préoccupations socio-économiques des Tunisiens, dans le cadre d’une vision réformiste et consensuelle, et qu’elle mérite d'être discutée».

A cette occasion, Hamma Hammami a annoncé l’existence de concertations entre son parti et «le processus démocratique social» et «le Parti Républicain», en vue d’instaurer «de nouveaux équilibres politiques dans le pays».

I. B. (avec Tap)