Invité mercredi sur Al Watanya 1, le ministre de l’Agriculture, Moncef Ben Salem a notamment accusé le Parti républicain d’être un allié de taille d'Aymen Al-Zawahri, chef d’Al-Qaïda, dans sa volonté de faire tomber le gouvernement.


En tenant des propos pareils sur un plateau de télévision, qui plus est, à une heure de grande audience, le ministre de l’Agriculture a certainement fait grincer des dents. Selon lui, derrière les violences survenues il y a une semaine, suite à l’affaire de l’exposition El-Abdellia - qui a abrité le Printemps des Arts du 1er au 10 juin -, il y a des personnes manipulées par des partis de l’opposition.

Il n'y a pas une majorité de salafistes extrémistes parmi les 250 personnes arrêtées après les dégradations et violences commises la semaine écoulée. Comme l’a d'ailleurs affirmé auparavant Khaled Tarrouche, chargé de la communication auprès du ministère de l’Intérieur. «Les enquêtes se poursuivent et vous allez découvrir les vrais assaillants… Plusieurs sont de la gauche et de l’extrême droite», a annoncé le ministre avec un petit sourire narquois. Autrement dit : ceux qui ont attaqué, incendié et saccagé ne peuvent être que des personnes manipulées par des partis dans l’opposition. Et pour être encore plus précis et plus clair, «le Parti républicain, a-t-il poursuivi, s’est allié avec Aymen Al-Zawahri, chef d’Al-Qaïda, dans sa volonté de faire tomber le gouvernement».

Aymen Al-Zawahri a, en effet, appelé la semaine dernière à la guerre sainte et à l’insurrection contre le gouvernement de la "troïka", dominé par le parti Ennahdha, afin que la Tunisie se convertisse définitivement à la chariâ de l'islam.

Le chef d’Al-Qaïda a affirmé que Rached Ghannouchi a trahi l’islam et tourné le dos à la chariâ et qu’il était temps de faire tomber le gouvernement. Il a notamment appelé les forces de sécurité tunisiennes à se joindre au mouvement pour défendre l’armée de Dieu et détrôner le mécréant Moncef Marzouki, président de la république.

Ce même appel a été lancé le lendemain sur un ton encore plus ferme par Slim Abou Ahmed Ayoub, son représentant en Tunisie, afin d’imposer la chariâ aux Tunisiens et mettre fin à tout projet de démocratie.

I. B.