En révélant que son époux préparait l’ex-ministre des Affaires étrangères pour lui succéder, Leïla Trabelsi épouse Ben Ali ne rend pas service à Kamel Morjane. Au contraire…
Son livre ‘‘Ma vérité’’ (éditions du Moment, Paris), écrit avec le journaliste Yves Derai, n’apporte pas de grande révélation. Son époux de président était victime d’un «coup d’Etat», dont elle accuse Ali Seriati, l’armée et, à demi-mot, un pays étranger où ont été formés des blogueurs tunisiens. Ben Ali aurait aussi été intoxiqué par les rumeurs alarmantes de putsch propagées depuis Paris par un «conseiller de l’Elysée» et par le directeur central du renseignement intérieur, Bernard Squarcini. Le clou du livre, c’est le coup de pied de l’âne dont elle a gratifié Kamel Morjane. Selon elle, «Ben Ali avait l'idée, effectivement, de préparer un successeur. Il l’avait même trouvé et persuadé que c’était l’homme de la situation, le préparait à la fonction suprême, en plein accord avec lui. Ce dauphin n’est autre que son dernier ministre des Affaires étrangères, Kamel Morjane.»
L’ex-haut fonctionnaire du Haut comité des Nations unies pour les réfugiés, qui a fondé un parti, L’Initiative, et cherche à se refaire appréciera moyennement cette révélation qui s’apparente à un baiser de la mort.
On disait que Leïla n’appréciait pas du tout Kamel Morjane, qui avait pourtant fait de gros efforts pour se rapprocher de la «régente» et la neutraliser. Maintenant, on a la confirmation que Leïla détestait cordialement Kamel.
I. B.