Les promesses n’engagent que ceux qui y croient. Et cela Moncef Marzouki le sait très bien. D’ailleurs, lors de sa visite, vendredi, à Gafsa, il ne s’est pas privé d’actionner la machine à promesses. Tant qu’à faire…

«Je vais œuvrer à ce que la région de Gafsa bénéficie de 20% au moins des recettes du phosphate», a promis ainsi le président de la république provisoire, qui s’adressait, vendredi, aux habitants des délégations d’El-Gtar et Belkhir du gouvernorat de Gafsa.

M. Marzouki sait pourtant qu’une telle décision est difficile à mettre en œuvre, car l’Etat devrait trouver des ressources conséquentes de remplacement. Il sait aussi que si une telle décision devait être mise en œuvre, cela demanderait un délai plus long que celui de son mandat provisoire. Il sait enfin qu’une telle décision n’est pas, de toute façon, de son ressort, mais de celui du chef du gouvernement… lui aussi provisoire.

En précampagne électorale pour la prochaine présidentielle

Alors comment expliquer ces promesses oiseuses sinon qu’elles s’inscrivent dans le cadre une précampagne électorale pour la prochaine présidentielle où M. Marzouki s’est lancé depuis qu’il a mis les pieds au palais de Carthage.

Moncef Marzouki a, d’ailleurs, tenu à ajouter, comme pour tempérer ses propres ardeurs et ne pas apparaître comme un parfait démagogue: «L’espoir en l’avenir est permis et il y a une feuille de route bien claire, ce qui exige de la patience et du labeur».

«Il n’y a pas de solutions magiques pour remédier à la pauvreté et à la marginalisation, mais il y a plutôt des solutions équitables», a aussi estimé le président provisoire, précisant que des investissements d’une valeur de 500 millions de dinars ont été alloués au gouvernorat dans le cadre du budget de l’Etat au titre de l’année 2012.

Lors de leur rencontre avec le président de la république, les habitants de ces deux délégations ont mis l’accent sur la nécessité de mettre un terme à la marginalisation du gouvernorat de Gafsa et d’instaurer un modèle de développement qui rompt avec les disparités régionales.

Ils ont également revendiqué des solutions urgentes au chômage et plus particulièrement celui des diplômés du supérieur, ainsi qu’au problème de la raréfaction de l’eau potable en milieux urbain et rural.

Ils ont aussi dénoncé le peu d’engouement des investisseurs pour l’installation dans les différentes régions du gouvernorat, en plus de l’absence d’une infrastructure moderne et de prestations sanitaires qui répondent aux besoins des habitants.

I. B.