Selon l’agence AP, citant la présidence de la république tunisienne, l’ancien Premier ministre libyen Baghdadi Mahmoudi a été extradé dimanche matin vers la Libye.


Même si elle était attendue, cette décision des autorités tunisiennes n’honore pas la «troïka» au pouvoir et notamment sa composante soi-disant droits-de-l’hommiste, à savoir le président de la république Moncef Marzouki, président honorifique de la Ligue tunisienne des droits de l’homme (Ltdh), qui avait pourtant déclaré il y a quelques semaines qu’il s’opposerait à cette extradition, et Mustapha Ben Jaâfar, président de l’Assemblée nationale constituante (Anc), un social démocrate qui semble avoir vendu son âme à ses alliés islamistes d’Ennahdha.

Badgdadi Mahmoudi faisait l’objet d'un mandat d’amener des autorités libyennes. Premier ministre jusqu’aux derniers jours du régime de Mouammar Kadhafi, il avait été arrêté en Tunisie le 21 septembre 2011 près de la frontière algérienne et condamné en comparution immédiate à six mois de prison pour «entrée illégale» sur le territoire, avant d'être acquitté.

Il avait toutefois été maintenu en prison dans l’attente d’une décision concernant la demande d’extradition des autorités judiciaires libyennes. La chambre d’accusation près la Cour d’appel de Tunis avait approuvé en novembre 2011 la demande des autorités de Tripoli.

Le sort qui sera réservé à Mahmoudi, dont on espère qu’il ne sera pas le lynchage et la mort,  portera un coup dur à l’image de la Tunisie, et, surtout, au gouvernement actuel.

I. B.