Le porte-parole de la présidence de la république a déclaré que l’extradition de Baghdadi Mahmoudi, décidée unilatéralement par le chef du gouvernement provisoire, est illégale et a créé une crise au sein du pouvoir exécutif.


Adnene Mnasser, qui parlait dimanche, au journal de 20 heures d’Al Watanya 1, a estimé que cette décision n’est ni légale ni légitime et qu’elle a créé une grave crise politique dans le pays. Car l’extradition de M. Mahmoudi ne pouvait s’effectuer selon les dispositions de la constitution de 59, aujourd’hui dissoute, mais selon celles du code de procédures pénales, qui stipule notamment dans son article 324 que le président de la république doit donner son accord et signer une pareille  décision. Or, dans le cas de l’extradition de M. Mahmoudi, effectuée dimanche matin, le président de la république n’a pas été consulté ni n’a donné son accord. Il n’en a d’ailleurs été informé par le chef du gouvernement que dimanche vers 16 heures. «Les services de la présidence avaient appris la nouvelle par les médias», a précisé M. Mnasser.

Ce dernier estime que la décision d’extradition de l’ancien Premier ministre libyen est également «illégitime d’un point de vue politique car elle met fin à l’esprit consensuel qui a prévalu jusque-là au sein de la troïka (la coalition tripartite au pouvoir, Ndler).»

Le conseiller de la présidence a mis en doute aussi l’existence même d’un rapport de la commission dépêchée récemment en Libye pour examiner les conditions d’un procès juste et équitable à l’ancien Premier ministre libyen dans son pays, «à moins que son président n’ait remis un rapport au chef du gouvernement sans en avoir informé les autres membres de la commission», a ajouté M. Mnasser.

Cette vive réaction de la présidence de la république et les mots très peu choisis avec lesquels elle a qualifié la décision gouvernementale d’extrader M. Mahmoudi laisse présager des tempêtes au sein de la troïka. De quoi donner raison à tous ceux qui ont affirmé que l’attelage formé par le parti islamiste Ennahdha et deux partis de centre-gauche, démocrates et laïcs (CpR et Ettakatol), ne pourraient tenir longtemps.

Imed Bahri