Dimanche 24 juin, alors que tout le monde suivait les résultats des élections en Egypte, le gouvernement tunisien, sans l’aval du président de la république, a extradé l’ancien Premier ministre Baghdadi Mahmoudi vers Tripoli. Une opération menée dans le secret le plus total.
Dimanche à la Prison de la Mornaguia (près de Tunis). Un peu avant 5 heures du matin. Dans la discrétion la plus absolue et qui ressemble à une opération de «rapt», Baghdadi Mahmoudi qui – selon Me Marcel Ceccaldi, son avocat français, qui lui a rendu visite le 16 juin dernier, a perdu une bonne trentaine de kilos – a été réveillé en catastrophe.
Vers 5 heures, l’ancien chef du gouvernement libyen a été déjà à bord d’un avion tunisien, prêt au vol de l’aéroport militaire de Laâouina, au nord de Tunis. Direction: Sfax où l’attendait déjà un appareil libyen qui l’a ramené à l’aéroport international de Mitiga près de Tripoli.
Le procureur général libyen affirme qu’il n’a été ni contacté ni informé de ce «rapt», selon le terme utilisé par Me Ceccaldi, opération qui n’a pas dépassé, en tout et pour tout, quelque 2 heures.
Peu après, l’interrogatoire du sexagénaire a commencé. «Le jour même, Abdelhakim Belhaj, chef militaire de Tripoli, a, semble-t-il lui-même interrogé M. Baghdadi dans des conditions qu’il a dû être hospitalisé dans l’après midi même», selon l’avocat.
Z. A.