Le conseiller du ministre de la Justice Saïd Ferjani (d’Ennahdha) et Salim El Hassi, chef des services de renseignements libyen se sont rencontrés, en mai dernier, à l’hôtel parisien Georges V. Les comptes bancaires de Mouammar Kadhafi étaient au centre de la discussion.
Un rendez-vous a eu lieu entre le Libyen et le Tunisien avec l’avocat de Baghdadi Mahmoudi, Me Marcel Ceccaldi qui a invité les deux dirigeants islamistes au restaurant le Fouquet’s.
L’avocat, qui dit conserver encore la note des frais du restaurant ainsi que les cartes professionnelles de ses deux visiteurs, a notamment déclaré à plusieurs agences de presse que le sujet tournait autour des clefs des comptes de Mouammar Kadhafi en France que seul l’ancien Premier ministre Baghdadi Mahmoudi, extradé dimanche de la Tunisie vers la Libye, a les secrets et les codes.
Selon l’avocat, de M. Mahmoudi était décidé à livrer des secrets à un juge français concernant le financement de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy et son enrichissement personnel.
A son retour à Tunis, Saïd Ferjani a rendu visite à Baghdadi Mahmoudi à la prison de la Mornaguia. Que se sont raconté les deux hommes? On n’en sait rien. Et que vient faire M. Ferjani dans ce dossier franco-libyen? Intervenait-ilau nom d’Ennahdha ou du gouvernement? Dans les deux cas, des éclaicissements sont nécessaires.
Quoi qu’il en soit, quelques jours après, l’avocat français a rencontré l’ancien Premier ministre de Kadhafi qui a souhaité livrer le plus tôt possible quelques secrets à un juge d’instruction français concernant le financement de la campagne de Sarkozy et de l’acharnement de ce dernier dans l’intervention de l’Otan en Libye.
C’était le 16 juin. Huit jours après, M. Baghdadi a été extradé de la prison de la Mornaguia vers Tripoli. Où il a été transféré dans une prison. Aussitôt arrivé, l’interrogatoire a commencé et, selon l’avocat français, en présence de Abdelahakim Bel Haj, chef militaire de Tripoli, un ancien d’Al-Qaïda, qui aurait lui-même frappé M. Mahmoudi, transporté dans l’après midi à un hôpital.
Interrogé à propos d’un marché conclu entre la Tunisie et la Libye à propos de cette extradition, le ministre de la Justice, Nourddine Bhiri, ministre de la Justice, et Samir Dilou, ministre des Droits de l’Homme et de la Justice transitionnelle et porte-parole du gouvernement, ont affirmé qu’aucun marché n’a été conclu entre Tunis et Tripoli autour de cette extradition.
Auparavant, leur collègue, le ministre des Finances, Houcine Dimassi avait déclaré qu’en politique il n’y a pas de morale et qu’il y a eu des accords entre les deux gouvernements islamistes.
I. B.