Ayoub Massoudi, conseiller principal auprès du Président de la République Tunisienne chargé de l'Information a annoncé sa démission, jeudi tard dans la soirée sur sa page Facebook.
Démission qui intervient quelques heures après que le président de la république eut annulé en dernière minute une adresse à la nation au Journal de 20 heures sur Al Watanya 1.
Y a t-il un lien entre les deux faits? Pour justifier sa démission, M. Massoudi a évoqué sa volonté de recouvrer sa liberté. Il écrit: «Il est des moments dans la vie où il nous faut assumer nos responsabilités. J'annonce ma démission de mon poste de conseiller principal auprès du président de la République chargé de l'Information». Et d’ajouter qu’il n’a reçu ni pression ni de contrainte. «C'est en toute liberté et sans aucune contrainte ou pression que j'annonce cette démission, motivée par le respect immense que je voue à la Révolution tunisienne, aux martyrs, à l'Etat, aux Tunisiens et à tous les contribuables qui payent mon salaire pour un métier que je n'exerce pas dans les faits. Pourtant, dieu sait combien j'ai essayé».
M. Massoudi ajoute qu’il a fait ce choix «sans regret pour tous les sacrifices» qu’il a faits pour servir le pays. Et de poursuivre que ce n’est pas encore le moment pour qu’il parle des raisons qui l’ont poussé à démissionner. «Le moment viendra où je parlerai, pour l'intérêt du pays, de toutes les raisons de cette démission, je ne peux dans la situation politique et sociale actuelle que respecter le droit de réserve par amour de la patrie et par respect des institutions», a-t-il tenu à préciser.
On remarquera que M. Massoudi, qui a décidé de se «retirer de la vie politique pour se consacrer à d’autres formes de militantisme pour servir la Tunisie», n’a eu aucun mot de gratitude ou de reconnaissance à l'endroit du président de la république: une omission qui trahit sans doute une très forte déception.
Le démissionnaire laisse entendre aussi que sa décision a été rendue inéluctable par des comportements ou des pratiques que son devoir de réserve lui interdit de dévoiler. Il laisse entendre aussi qu’on l’a empêché d’exercer son métier de conseiller principal chargé de l’Information. Par qui? Il n'est pas difficile de l'imaginer. Même si M. Massoudi n'a nommé aucun des collaborateurs du président, on peut parier que c'est l'omniprésent et omnipotent Imed Daïmi qui l'a empêché d'exercer son métier.
Cette démission est la 3e en 6 mois dans l’entourage du président après celle de Abdallah Kahlaoui, conseiller diplomatique, et Chawki Abid, conseiller économique. A qui le tour?
I. B.