L’historien et universitaire tunisien doit comparaître devant la chambre correctionnelle du tribunal de première instance de la Manouba, jeudi 5 juillet, pour répondre à une plainte portée à son encontre par une étudiante en niqab.


Le Comité de défense des valeurs universitaires, de l’autonomie institutionnelle et des libertés académiques (Cdvuaila), dirigé par Rabâa Ben Achour-Abdelkéfi, a publié un communiqué à ce propos où il précise que la plaignante «s’est introduite d’autorité» dans le bureau du doyen de la Faculté des lettres, des arts et des humanités de la Manouba, «a détérioré le mobilier et les dossiers qui s’y trouvaient, l’a bousculé et n’a trouvé d’autre voie de sortie que d’accuser le doyen de l’avoir violentée.»

Le communiqué ajoute que, «le jour même, la veille de la profanation du drapeau, des étudiants ont brisé les vitres du bureau du doyen à coups de pierre » et précise que «le procureur de la république a pu constater qu’une pierre pesant plus d’un kg a effleuré le doyen».

Le Comité constate, par ailleurs, que Habib Kazdaghli, qui a été victime d’agressions de la part d’étudiants salafistes, «a déposé près de dix plaintes à la suite des agressions verbales et physiques dont ses collègues et lui-même ont été la cible et des perturbations qui ont entravé la bonne marche des cours, tels les campements de groupes de fondamentalistes fanatisés au sein de la faculté, la lecture du Coran amplifiée par des hauts parlers, les discours appelant à la violence  et même au meurtre.» Et de déplorer que «jusqu’à ce jour, aucun agresseur n’a été interpellé. Le seul étudiant qui ait comparu devant le juge, le  profanateur du drapeau national tunisien, s’est vu infliger, en raison de la pression de la société civile et au grand scandale des Tunisiens, la peine de six mois de prison avec sursis!»

Le comité appelle toute la communauté universitaire à soutenir leur collègue Habib Kazdaghli, à dénoncer les menaces qui frappent, chaque jour davantage, les institutions universitaires, et à être présents, le jeudi 5 juillet, devant le tribunal de la Manouba.

I. B.