«Béji Caïd Essebsi habite sur des hauteurs, et ces gens-là regardent d’en haut les citoyens», a déclaré Lotfi Zitoun, pour ratatiner le fondateur de l’Appel de la Tunisie, devenu le plus redoutable adversaire d’Ennahdha.


C’était lors du dernier meeting d’Ennahdha: (Hammam-Lif le 30 juin). Le conseiller du chef du gouvernement transitoire chargé des Affaires politiques a d’abord critiqué l’Union générale tunisienne du travail (Ugtt), et son Initiative nationale pour sauver le pays, rappelant à la centrale ouvrière que son rôle est strictement syndical et qu’elle n’a pas à se mêler de politique, comme cela était le cas sous le règne de Ben Ali.

M. Zitoun s’est attaqué ensuite à un autre adversaire de taille: Béji Caïd Essebsi et son parti l’Appel de la Tunisie, annoncé officiellement le 16 juin dernier.

Sur un ton ironique, M. Zitoun a lancé à ses frères nahdhaouis qu’il connaît très bien l’origine des centaines de milliers d’adhésions à l’Appel de la Tunisie. «On nous a parlé de plus de 2 millions d’adhérents à l’ancien parti au pouvoir. Notre révolution a déjà dit son mot à leur propos en les excluant de la vie politique. Et voilà qu’ils trouvent refuge dans ce parti fondé par M. Caïd Essebssi qui habite dans les hauteurs (il veut dire les quartiers huppés, Ndlr) et qui regarde d’en haut les gens et les méprise. N’a-t-il pas qualifié une partie de nos citoyens de singes (par allusion à une malencontreuse phrase de M. Caïd Essebsi s’attaquant aux policiers syndicalistes du temps où il était Premier ministre, Ndlr)?», a-t-il dit. M. Zitoun a demandé, ensuite, à ses adversaires de cesser d’utiliser le nom de la Tunisie pour promouvoir leur politique. «Ils nous reprochent d’utiliser la religion, et eux qu’est-ce qu’ils font? Ils utilisent le mot Tunisie pour commercialiser leurs idées», a-t-il martelé.

Z. A.