Nouveau camouflet diplomatique pour le gouvernement Jebali, qui a décidé d’ouvrir les frontières tunisiennes, à partir du 1er juillet, aux ressortissants des pays de l’Union du Maghreb arabe sans visas ni passeport.
Nouveau camouflet aussi pour le président de la république Moncef Marzouki, qui a œuvré pour la prise de cette décision visant aussi à permettre aux ressortissants maghrébins d’effectuer des séjours de longue durée ou résider d’une manière permanente en Tunisie sans aucun document, d’accéder au marché de l’emploi sans autorisation préalable et même, dans un second temps, de participer aux élections municipales.
Par ce «cadeau», M. Marzouki, qui aime jouer au père Noël, cherche à créer un climat favorable à la tenue, en octobre prochain, d’un sommet maghrébin qui n’a pas pu être tenu depuis… 1994, une manière de marquer ainsi sa brève présidence par un grand rendez-vous avec l’Histoire.
Seulement voilà, au lieu de susciter l’enthousiasme de ses pairs par cette décision, M. Marzouki les a plutôt braqués et suscité leur inquiétude.
Les Algériens, pour leur part, qui n’aiment pas transiger en matière de sécurité, n’ont pas tardé à répliquer, en annonçant n’être pas concernés par la décision tunisienne de laisser les ressortissants algériens entrer en Tunisie sans passeport, mais munis d’une simple carte d’identité. La situation sécuritaire actuelle, notamment dans la zone frontalière entre l’Algérie, la Tunisie et la Libye «n’incite pas pour le moment à appliquer cette décision».
«Cette décision du gouvernement tunisien entre dans le cadre de mesures unilatérales. Les autorités algériennes n’en sont pas concernées, car elles n’ont pas été consultées à propos de cette mesure ni n’y ont été associées», a déclaré une source informée au ministère des Affaires étrangères algérien citée par nos confrères d’‘‘Al-Khabar’’.
I. B.