Rafik Abdessalem, ministre des Affaires étrangères, sera prochainement auditionné devant l’Assemblée nationale constituante (Anc). Pour avoir enfreint la loi et accordé des privilèges à son beau-père.


Les membres de l’Anc ont demandé mardi l’audition du ministre des Affaires étrangères à propos de l’octroi du passeport diplomatique à son beau père, Rached Ghannouchi, par ailleurs président du parti islamiste Ennahdha, au pouvoir.

Selon M. Abdessalem, interrogé dans un débat télévisé, diffusé lundi en direct sur Al Jazira, il ne s’agit pas d’un privilège mais d’un droit, selon la décision du président qui octroie à tous les chefs des partis un passeport diplomatique. Et d’ajouter que si les autres chefs de partis n’ont pas demandé ce document, ceci reste leur affaire. Et M. Abdessalem d’inviter ces derniers de constituer leur dossier et de se présenter à son ministère qui examinera leur demande et leur délivrera le passeport diplomatique.

Suite à cette déclaration, les représentants des autres partis, se référant à l’article 11 de l’organisation provisoire des pouvoirs publics, se sont emportés. Ils ont jugé invalide cette déclaration. Car, ce passeport n’est délivré que pour des raisons spéciales et imprévues et après l’accord des 3 présidents (président de la république, président de l’Anc et chef du gouvernement).

M. Abdessalem sera la 3e membre du gouvernement à être entendu par l’Assemblée – en seulement 8 mois d’exercice –, après Ali Lârayedh, ministre de l’Intérieur à propos des violences policières du 9 avril, Hamadi Jebali, chef du gouvernement à propos de l’extradition le 24 juin de Baghdadi Mahmoudi sans l’aval du président de la république.

I. B.