Le 3 juillet 2012, l’ambassade américaine a organisé un point de presse à l’occasion de la venue de David Timothy Dreier, membre de la chambre des représentants des Etats-Unis pour le 26e district de la Californie.

Par Myriam Amri


A l’occasion de cette conférence, il parait intéressant de s’interroger sur la nature et l’avenir des relations tuniso-américaines.

Le point sur l’avancée du processus politique tunisien

Ce point de presse inaugure la seconde visite du député en Tunisie et s’inscrit dans le cadre du renforcement des relations entre le corps législatif des deux pays, que le député a qualifié du «corps le plus important» («first among equal») car le plus proche du peuple et des revendications du quotidien.

C’est ainsi qu’une délégation de députés américains dont fait partie M. Dreier a rencontré divers membres de l’Assemblée nationale constituante (Anc) et du gouvernement pour discuter de l’avancée du processus politique tunisien.


David Timothy Dreier.

Si le député a évoqué les problèmes auquel la Tunisie fait aujourd’hui face (notamment la pauvreté et le chômage), il a longuement insisté sur les aspects positifs de la révolution et sur l’amitié des Etats-Unis pour la Tunisie («interest for Tunisia»).

Pas de Tunisie «made in America»

M. Dreier,  qui était accompagné de ses collègues sénateurs David Price (Caroline du Nord), Edward Whitfield (Kentucky), Susan Davis (Californie), Mike Ross (Arkansas), Gwen Moore (Wisconsin), a néanmoins souligné (comme lors de sa visite en septembre dernier) qu’il ne cherchait pas une Tunisie «made in America» et qu’ainsi il ne s’agissait pas de donner des leçons au pays mais plutôt de l’aider à apprendre de l’expérience américaine.

Le député a aussi évoqué son amitié pour les leaders d’Ennahdha en expliquant qu’il avait rencontré le chef du parti, Rached Ghannouchi quelques mois auparavant et le chef du gouvernement Hammadi Jebali lors du dernier Forum économique de Davos, en Suisse. Lors de cet entretien, le chef du gouvernement lui aurait demandé de soutenir le projet d’un accord de libre-échange entre la Tunisie et les Etats-Unis, projet que M. Dreier a donc soumis à la Chambre des représentants des Etats-Unis. Si le projet est encore sous forme d’idée et qu’il ne se concrétisera qu’à moyen (dans les cinq ans), l’idée aujourd’hui est d’encourager les relations économiques entre les deux pays.

Aider les Pme tunisiennes à s’internationaliser

C’est dans cette perspective que se développe à l’heure actuelle plusieurs projets économiques entre les deux pays, tel que le «system of preferences» qui permet à plus de 300.000 biens tunisiens d’être exportés en Tunisie sans taxe, ou du «Tunisian-US enterprise funds» qui a débloqué l’équivalent de 30 millions de dinars pour créer un bureau composé d’opérateurs des deux pays œuvrant dans le but d’aider les Pme tunisiennes à s’internationaliser.

Enfin, à la question de la crise politique qui secoue la Tunisie à l’heure actuelle, M. Dreier s’est contenté d’expliquer que l’existence de ces contentieux est synonyme de vivacité et de dynamisme de la construction démocratique qui s’opère en Tunisie.