Le conseiller juridique de la présidence, Samir Ben Amor, va intenter un procès contre l’avocat Mabrouk Khorchid et les sites électroniques qui l’ont accusé d’avoir escroqué Baghdadi Mahmoudi alors qu’il était détenu en Tunisie.


La semaine qui a suivi l’extradition de M. Mahmoudi a provoqué une tempête dans le pays et au sommet du pouvoir. Certains des avocats de l’ancien Premier ministre ont estimé, sur les plateaux des télévisions et des radios, que cette extradition a été précipitée, qu’elle est, à leurs yeux, «illégitime, illégale et immorale», et porte atteinte à la crédibilité du pays en matière de respect des droits de l’Homme.

Sans nommer quiconque, Me Mabrouk Korchid a levé, dans un débat télévisé, le voile sur une éventuelle escroquerie. Selon lui, la famille de M. Mahmoudi a été contactée par un proche de la présidence qui lui a promis de trouver un appartement à M. Mahmoudi dès qu’il sera libéré moyennant une importante somme d’argent.

Cette information a fait le tour du web et le nom de Samir Ben Amor, conseiller à la présidence de la république, a été cité par certains confrères.

Interrogé jeudi par Kapitalis à propos de cette information qui n’a pas été jusque-là démentie, Samir Ben Amor, dans tous ses états, a accusé l’avocat, les médias et les réseaux sociaux qui l’ont pris pour cible. Il a démenti formellement cette information et déclaré qu’une plainte sera déposée contre Me Khorchid et tous ceux qui ont relayé ses propos. «Ce sont des propos mesquins. Nous, la présidence, le ministère de la Justice et moi-même, allons porter plainte pour diffamation contre l’avocat et tous ces sites d’information qui ont publié l’information», a-t-il annoncé. Et d’ajouter que Me Khorchid n’a aucun droit de défendre Mahmoudi Baghdadi. Car, selon lui, «l’ancien Premier ministre libyen a envoyé une lettre manuscrite aux autorités demandant que cet avocat ne le représente plus».

A propos de cette lettre manuscrite, l’ancien bâtonnier de l’Ordre des avocats, Béchir Essid, a, de son côté, déclaré que M. Mahmoudi a été contraint de la rédiger alors qu’il était derrière les barreaux.

L’avocat (et conseiller de la présidence Samir Ben Amor) était parmi les membres de commission dépêchée en Libye pour s’assurer desconditions d’un procès juste à M. Mahmoudi. La commission, qui s’est rendue fin mai à Tripoli, a conclu dans son rapport que «les conditions d’un procès équitable étaient réunis en Libye».

Z. A.