Selon les résultats des deux sessions du baccalauréat 2012, proclamés, vendredi, par Sms et sur le site du ministère de l’Education, ce concours national est de plus en plus… une affaire de filles. N'en déplaise aux élues d'Ennahdha à la Constituante...
En effet, la répartition du taux de réussite par sexe laisse apparaître une très nette domination des filles, sui représentent 61,46% des lauréats, sur les garçons qui réalisent un maigre 38,54%.
Ce phénomène n’est pas nouveau ni spécifique à la Tunisie. Partout dans le monde, les filles sont souvent plus nombreuses à réussir ce concours et à entrer à l’université. Ce qui est spécifique à notre pays, et mérite d’être étudié, c’est le fait que le fossé entre les deux sexes, dans le domaine des études supérieures, se creuse d’année en année. Ce qui ne manquera pas d’avoir des répercussions sociales importantes.
Les extrémistes religieux, qui cherchent à limiter le rôle de la femme dans la société tunisienne, trouvent dans ces résultats du baccalauréat et même de la plupart des examens universitaires, où les jeunes filles devancent souvent les jeunes garçons, un démenti cinglant à leur position rétrograde.
Quant à ces chères Constituantes issues du parti islamistes Ennahdha, qui se battent pour que la Constitution limite aux hommes la candidature à la présidence de la république, elles seraient bien inspirées de conformer leur position aux aspirations profondes des compatriotes de leur sexe, et non leur tourner le dos et épouser une idéologie sexiste vaguement islamiste.
Zohra Abid