Assiste-t-on aujourd’hui à une justice à deux vitesses en Tunisie ? Des faits troublants le laissent penser.


Les salafistes agresseurs de Nejib Chebbi, jeudi à Ghardimaou, courent toujours dans la nature. Malgré la gravité des faits, la justice ne s’est pas saisie de l’affaire et n’a pas diligenté une enquête pour identifier les agresseurs du leader du Parti républicain et les sanctionner.

Quant à Mannoubia Bouazizi, mère du martyr Mohamed Bouazizi, elle va passer la nuit du vendredi à samedi sous les verrous, sur une décision du procureur de la république de Sidi Bouzid. Son crime : elle aurait, au cours d’une altercation avec un magistrat, proféré des propos outranciers.

Deux faits que rien ne lie, mais mis l’un à côté de l’autre suscitent de sérieuses interrogations sur le fonctionnement de la justice en Tunisie. On remarquera au passage que tous les agresseurs des opposants, journalistes et artistes (Lazhar Akremi, Hamadi Redissi, Zied Krichen, Khemaïes Ksila, Soufiène Ben Hmida…) n’ont pas pu (curieuse coïncidence) être arrêtés. C’est à se demander s’il n’y a pas une volonté de les laisser filer.  Le moins que l’on puisse dire est que le gouvernement islamiste- qui est responsable du fonctionnement de la police et de la justice, et donc de la sécurité des citoyens, de tous les citoyens…-, ne se sent pas responsable par la sécurité de ses opposants.

Z. A.