Pour le 9e Congrès d’Ennahdha, une partie de l’administration publique s’est mise au service du parti de Rached Ghannouchi: des milliers de fonctionnaires de l’Etat mobilisés, des dizaines de bus assurent le transport et le tout aux frais du contribuable.


«C’est presque une copie conforme aux congrès du défunt Rcd. Ce sont les mêmes pratiques de Ben Ali reprises presque à la lettre. Au prétexte d’assister au Congrès d’Ennahdha (du 12 au 15 juillet au Palais des Expositions du Kram), 3.742 fonctionnaires de l’Etat se sont permis de prendre congé culturel de 6 jours», selon une source au Premier ministère. Et d’ajouter que ceci coûte à l’Etat la bagatelle de 598.265 dinars, sans compter les salaires.

Des dizaines de bus appartenant à la Société nationale du transport (53 des régions et 33 du Grand Tunis) ont en effet été mis au service d’Ennahdha sur une simple signature d’un bon de commande par le ministre de tutelle. Imaginez qui va payer la note?

«En cette chaleur accablante, les horaires des bus étaient perturbées et les usagers ont souffert du retard, alors que ces bus assurent la navette aux congressistes d’Ennahdha», commente un autre fonctionnaire. La direction du parti islamiste et le gouvernement seraient inspirés de publier un rapport sur le financement du 9e congrès d'Ennahdha dont les fastes ont surpris plus d'un. C'est le seul moyen de dissiper les soupçons d'abus de biens publics et d'apporter la preuve qu'Ennahdha utilise ses propres fonds. La Cour des Comptes serait bien inspirée elle aussi d'éplucher les dépenses faramineuses de ce parti. Et pas seulement à l'occasion de ce 9e Congrès. Les Tunisiens qui ont bavé de la proximité entre le parti au pouvoir et l'administration sous l'ancien régime, ont le droit de savoir.

I. B.