A en juger par les chiffres avancés par Abdellatif El Mekki, porte-parole du 9e congrès d’Ennahdha, le parti islamiste tunisien serait presque un parti pauvre. Ce qui n’est pas, bien entendu, le cas.


Selon M. El Mekki, du 1er mars au 31 décembre 2011, Ennahdha a réuni dans ses caisses la somme, presque insignifiante, de 3,3 millions de dinars (MD). Les dépenses, quant à elles, n’ont pas dépassé, selon la même source, 3,2 MD.  Ce qui est difficile à croire, tant le train que mène ce parti (ne fut-ce que les frais de location et de gestion des centaines de locaux imposants dont il dispose aux quatre coins du pays) semble nécessiter des moyens autrement plus conséquents.

M. El Mekki, qui parlait au cours d’une conférence de presse, dans la nuit du dimanche à lundi, en marge du 9e congrès d’Ennahdha, au Palais des Exposition du Kram, au nord de Tunis, a indiqué: «A part les dons, nous avons les cotisations de 60.000 adhérents. Grâce à ces derniers, nous avons pu ouvrir 264 bureaux dans toutes les régions du pays. Au cours de la campagne électorale (pour les élections du 23 octobre 2011, Ndlr), nous avons dépensé 400.000 dinars alors que nous avons reçu un peu plus de 180.000 dinars de l’Isie (Instance supérieure indépendante des élections, Ndlr)».

M. El Mekki ne dira pas un mot sur les recettes réalisées par Ennahdha depuis que le parti est au pouvoir. Ni d’éventuelles aides et dons de l’étranger qui, par définition, n’existent pas, même si beaucoup de Tunisiens sont convaincus que les islamistes tunisiens sont financés par les monarchies du Golfe, et notamment par le Qatar auquel Ennahdha (et le gouvernement de la «troïka») vouent une bien étrange allégeance.

I. B.