Un haut cadre au ministère de l’Intérieur a agressé, mercredi, Abdelhamid Jarraya, secrétaire général du syndicat national des forces de sûreté intérieures, qui voulait une explication sur l’arrestation de son collègue Issam Dardouri.
L’information a été confirmée sur les ondes de Shems FM par la victime. «C’était au siège du ministère de l’Intérieur et en présence de 12 syndicalistes. Nous avons exposé le cas de notre collègue Issam Dardouri, arrêté dans des circonstances confuses, qui plus est en dehors des heures administratives par 3 véhicules appartenant à la police judiciaire. Plusieurs de nos collègues dans l’administration nous ont écoutés. Mais ce haut cadre qui a, apparemment, reçu des ordres, m’a poussé et mis à terre. J’ai été blessé au bras et on a dû me transporter à l’hôpital des forces de l’ordre à la Marsa», a raconté. Et d’ajouter que son supérieur lui a adressé des gros mots.
«Il est intolérable, aujourd’hui, après la révolution, de laisser passer des choses pareilles et d’accepter de tels comportements», dit M. Jarraya. «S’il se comporte de la sorte avec ses collègues, que dire alors lorsqu’il en présence d’un simple citoyen? A mon avis, ce haut cadre doit être éloigné et prié de ne plus descendre sur le terrain», a ajouté le syndicaliste.
Depuis des semaines, dans la bâtisse grise de l’avenue Habib Bourguiba, il y a de la tension qui ne cesse de monter. Des limogeages, des fonctionnaires mis à la retraite, et même des arrestations. Le dernier en date qui vient d’être arrêté par la brigade criminelle, c’est Issam Dardouri, secrétaire général du syndicat des agents des forces de sûreté de l’aéroport international de Tunis-Carthage.
Suite à la décision de son renvoi devant la commission de discipline du ministère de l’Intérieur, Issam Dardouri a déclaré le 18 mai dernier d’observer un sit-in ouvert devant l’aéroport de Tunis-Carthage.
Selon M. Dardouri, son administration lui reproche d’avoir déclaré aux médias qu’il a «découvert des dossiers de corruption au sein de la direction des forces de l’ordre à l’aéroport de Tunis-Carthage». Suite à ses déclarations, un haut cadre a été renvoyé…
Walid Zarrouk, secrétaire général du syndicat de base des agents des prisons et de la rééducation de Tunis, a osé, lui aussi, accusé certains de ses supérieurs d’être derrière la libération des milliers de prisonniers lors des évènements de la révolution, qui n’ont pas été punis et qui sont encore dans leurs postes.
Le 14 juillet, M. Zarrouk a été traduit devant le conseil d’honneur qui a décidé de l’écarter de sa fonction.
M. Zarrouk a notamment déclaré aux médias qu’il a présenté plusieurs dossiers de corruption à Mohamed Abbou, ancien ministre de la Réforme administrative et qu’il n’a jamais eu de réponse.
M. Abbou a officiellement présenté lors d’une conférence de presse, samedi 30 juin au siège de son parti, le Congrès pour la république (CpR), sa démission après avoir déclaré qu’il lui est difficile de remplir sa mission dans des administrations toujours corrompues.
M. Zarrouk a notamment dit, suite à la décision de son limogeage, que c’est injuste et qu’il s’agit d’une violation de la loi. «Nous avons l’impression de ne pas travailler dans une administration, mais au domicile de Noureddine Bhiri, ministre de la Justice», a-t-il déclaré sur ShemsFM. En déplorant que rien n’a changé dans le corps auquel il appartient et que ce sont les mêmes qui sévissaient du temps de Ben Ali qui occupent le haut du pavé.
I. B.