Nouveau coup de théâtre dans la république bananière de Tunisie : les députés d’Ennahdha somment le président de la république de retirer l’arrêté portant nomination de Chedly Ayari à la tête de la banque centrale.


Les élus du parti islamiste Ennahdha, qui domine la coalition tripartite au pouvoir, avec le Congrès pour la république (CpR) et Ettakatol, sont montés au créneau, cet après-midi, pour demander au président Moncef Marzouki le retrait immédiat de l’arrêté républicain n° 110 en date du 11 juillet 2012, portant nomination de Chedly Ayari au poste de gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (Bct), soit sept jours avant que l’Assemblée nationale constituante (Anc), ne donne son aval pour l’arrêté présidentiel portant destitution du gouverneur en poste, Mustapha Kamel Nabli.

Difficile de croire que les Nahdhaouis, par cette montée au créneau, cherchent à défendre les règles de la république, foulées aux pieds par Moncef Marzouki. Il est plus juste de penser qu’ils ont trouvé là une belle occasion pour lui infliger une nouvelle raclée et l’empêcher de goûter à sa «victoire» (aussi lâche que ridicule) sur Nabli.

M. Marzouki a commis l’erreur impardonnable de ne pas se concerter avec ses «employeurs» avant de décider, qui plus est prématurément, de nommer Chedly Ayari à la tête de l’Institut d’émission.

Aux dernières nouvelles, c’est le président de l’Anc, ‘‘DJ’’ Mustapha Ben Jaâfar (comme l’appelle notre confrère Haythem Mekki), qui a contacté M. Ayari et lui a fait la proposition de sa nomination à la tête de la Bct.

Mais comme c’est la confiance qui règne aujourd’hui au sein de la «troika», il n’en fallait pas plus pour mettre le feu aux poudres…

Tunisiens, votre république fout le camp !

I. B.