Les dernières visites de Moncef Marzouki, président de la république provisoire, en Egypte, en Ethiopie et en France «ont été globalement positives», estime Adnan Mnasser.
Le porte-parole officiel de la présidence de la république, qui parlait au cours d’un point de presse, lundi, au Palais de Carthage, a, dans ce contexte, mis l'accent sur «l’importance de la récente visite (de Marzouki, Ndlr) en Egypte, qui intervient au lendemain des élections présidentielles égyptiennes et qui constitue la première rencontre des deux premiers présidents élus issus des pays du printemps arabe», selon lui.
Tunisie-Egypte: peut-on vraiment parler de dégel?
Cette visite a permis, selon lui, de mettre fin au «froid qui a marqué les relations bilatérales» sous les anciens régimes et reflète la volonté de renforcer la coopération par l’accélération de la réunion d’une nouvelle session de la haute commission mixte fin de dynamiser les programmes et les accords de coopération dans le domaine économique.
Cette histoire de «froid qui a marqué les relations bilatérales» est un véritable scoop, sinon une grossière désinformation, car les relations tuniso-égyptiennes, sous les dictatures de Ben Ali et Moubarak, étaient excellentes et n’ont pas attendu l’avènement de MM. Marzouki et Morsy pour se réchauffer. C’est à croire que le président tunisien cherche à s’attribuer des réalisations parfaitement inexistantes.
Tunisie-France : un nouveau départ
Le porte parole de la présidence de la république a qualifié, d'autre part, la visite de M. Marzouki en France «de réussite sur tous les plans et reflète un retour des relations vers leur dimension stratégique», précisant que la volonté de la Tunisie de diversifier ses partenariats ne se fera pas aux dépends de ses relations avec l'Europe et la France en particulier.
M. Mnasser a ajouté que cette visite a été l’occasion d’examiner plusieurs dossiers et affaires importantes particulièrement celle des retraites des Tunisiens résidants en France et le retour des émigrés illégaux en Tunisie «d’une manière qui ne porte pas atteinte à leur dignité» selon lui.
Il a signalé que le président français François Hollande a fait part de la disposition de son pays à fournir une assistance juridique et technique à la Tunisie pour restituer ses biens volés et à encourager les hommes d’affaires français à investir en Tunisie et ses concitoyens à le visiter, évoquant, à ce propos, la décision de la France de créer une commission pour impulser l’investissement, qui sera formée de structures d’assistance aux petites, moyennes et grandes entreprises économiques françaises avec la participation du gouvernement et en coordination avec les ambassades des deux pays. Ladite commission aura pour mission de fixer une liste de projets destinés aux zones intérieures.
M. Mnasser a ajouté que cette visite a permis d’examiner la possibilité de transformer une partie de la dette publique en investissements dans les régions intérieures, précisant que c'est une question qui est encore à l’étude.
Il a, en outre, souligné l’attachement des deux parties à la formule du dialogue 5+5 et à la dynamisation de l’Union pour la Méditerranée.
Le porte-parole de la présidence de la république a dit, par ailleurs, comprendre le désintérêt des médias relevant de la droite française vis-à-vis de la visite du président de la république provisoire en France étant donné que ces médias appuyaient l’ancien régime. Il s’est dit, en revanche, étonné de l’indifférence de plusieurs médias publics tunisiens à cette visite.
Signature de plusieurs chartes africaines
Concernant la participation de Marzouki aux travaux du 19e Sommet de l'Union africaine à Addis-Abeba (Ethiopie), M. Mnasser a souligné qu’ils ont été couronnés par la signature de trois conventions par le président de la république provisoire se rapportant au protocole portant statut de la Cour africaine de justice et des droits de l'homme, la Convention de l’Union africaine sur la protection et l’assistance aux personnes déplacées en Afrique et la Charte de la renaissance culturelle africaine, tandis que le secrétaire d’Etat chargé du Monde arabe et de l’Afrique Abdallah Triki a signé, lors de cette même session, la Charte africaine de la statistique.
I. B. (avec Tap).