Le président de la république a-t-il subi la contagion de ses alliés islamistes du parti Ennahdha? Le député Noomane Fehri (libéral) vient de le prendre en flagrant délit de… «double langage».
Dans un message vidéo posté à l’occasion de la fête de la République, M. Fehri a dénoncé l’attitude du président Marzouki, lors de sa première visite officielle en France, la semaine écoulée, où selon lui, il a «délibérément omis de mentionner l’appartenance de la Tunisie au monde arabo-islamique».
«En parlant des axes politiques de la Tunisie devant le parlement français, vous avez évoqué son appartenance au Maghreb, à l'Afrique et à la Méditerranée, en évitant de parler du monde arabo-islamique», affirme le député. «Cette omission était destinée à satisfaire vos interlocuteurs français», a poursuivi M. Fehri s’adressant à M. Marzouki, d’habitude un fervent défenseur du panarabisme et de panislamisme.
M. Fehri, qui cherche visiblement à enfoncer un coin entre M. Marzouki et ses alliés du parti islamiste Ennahdha, a lancé au locataire du Palais de Carthage: «Je vous demande monsieur le président de démissionner avant que nous vous démettions», promettant d’œuvrer au sein de l’Assemblée nationale constituante (Anc) à obtenir le départ de M. Marzouki.
M. Fehri accuse aussi M. Marzouki d’«avoir trahi l’institution de la présidence», lui reprochant notamment d’avoir accepté des prérogatives limitées, avant son élection en décembre 2011 par l’assemblée constituante élue.
Le député estime également que le président a failli à ses principes de défenseur des droits de l’Homme en se préoccupant davantage du fait qu’il n’ait pas été consulté lors de l’extradition de l’ancien Premier ministre libyen Baghdadi Mahmoudi.
I. B.