La confirmation par le chef du gouvernement transitoire Hamadi Jebali que les prochaines élections auraient lieu le 20 mars 2013 suscite beaucoup de scepticisme parmi l’opposition et la société civile.
Par cet annonce, faite lors de la séance solennelle de l’Assemblée nationale constituante (Anc) marquant le 55e anniversaire la proclamation de la république, M. Jebali a voulu démentir les informations de presse qui évoquaient un possible report en raison de la tenue à Tunis dans la même période du Forum social mondial.
M. Jebali, qui est aussi le secrétaire général du mouvement islamiste Ennahdha, au pouvoir, a annoncé la présentation dans les prochains jours d’un projet de loi pour l’instauration d’une instance indépendante appelée à organiser et superviser le prochain scrutin. «La future instance sera conforme aux standards internationaux», a-t-il promis sans plus de précisions.
Réagissant aux propos du chef du gouvernement, Mahdi Ben Gharbia (du groupe démocratique) a estimé que la proposition du gouvernement d’organiser des élections en mars prochain est «une décision irréfléchie», justifiant cela par l’absence jusqu’à présent d’une Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) et d’une loi électorale.
Le chef du gouvernement qui a promis, il y a quatre mois, de créer cette instance, n’a pas jusqu’à présent, respecté ses engagements, a-t-il encore indiqué à l’agence Tap.
Cet avis est partagé par l’ex-président de l’Isie, Kamel Jendoubi, qui a précisé à la même agence que la date avancée pour l’organisation des élections est difficile à respecter, formant le souhait de voir créer une instance supérieure pour les élections le plus tôt possible.
Kamel Jendoubi, dont l’équipe a veillé à l’organisation des élections du 23 octobre 2011 ayant permis à Ennahdha de prendre le pouvoir, n’a pas été sollicité par le gouvernement nahdhaoui pour donner son avis sur la nouvelle Isie : sa composition et ses modes de fonctionnement. Il n’a même pas reçu, pour information ou pour avis, le projet de loi relatif à la création de cette instance élaboré par le gouvernement.
Pourquoi Ennahdha s’entête-t-il à écarter M. Jendoubi et son équipe? Que craint le parti islamiste tunisien à associer ces derniers à l’élaboration du projet de création de la nouvelle Isie?
Des interrogations que les Nahdhaouis seraient bien inspirés de dissiper le plus rapidement possible pour apaiser les inquiétudes des Tunisiens à propos de leurs intentions.
I. B.