Après la fermeture des cafés et des fast-foods pendant le jeûne, un agitateur extrémiste religieux bien écouté par le gouvernement compte imposer aux Tunisiens et aux touristes… le port d’habits décents.
«Après la fermeture des cafés, des fast-foods, des lois concernant les tenues vestimentaires des femmes en ville vont être prochainement promulguées» (par le gouvernement Jebali, Ndlr), a affirmé Adel Almi, président d’Al-Jamia al-Wassatia Li-Tawia Wal-Islah’’ (Association centriste de sensibilisation et de réforme), ex-«Al-Amr Bil Maârouf Wa Nahy Ala Al-Monkar» (Ordonnancement de la vertu et la prévention du vice).
Dans une interview à l’hebdomadaire Haqaeq, ce vendeur de légume de la banlieue nord de Tunis devenu activiste religieux a cru devoir préciser que même les touristes étrangers seront concernés par ces mesures et qu’un code vestimentaire sera prochainement promulgué.
Ce que dit M. Almi semble presque invraisemblable. Mais après les campagnes de la police des mœurs menées chaque soir dans des quartiers huppés ou zones touristiques, où même des femmes universitaires ont été arrêtées récemment, alors qu’elles étaient en taxi ou à volant de leur voiture, et malmenées par la suite dans les postes de police, il y a de quoi prendre au sérieux les propos avancés par le religieux illuminé, et qui en disent long sur la complicité du gouvernement Jebali avec les islamistes extrémistes.
I. B.