Les cheikhs de la Zitouna sont très en colère et le font savoir en décrétant une grève pour mercredi 8 août. Ils accusent Ennhadha de revenir aux pratiques de Ben Ali.


Selon nos confrères d’Attounissia, les cheikhs de la grande mosquée de Tunis ont envoyé une lettre au président de la république, au chef du gouvernement et président de l’Assemblée nationale constituante (Anc) où ils demandent «la levée des injustices infligées à certains d’entre eux, démis de leurs fonctions sur intervention de parties appartenant au parti au pouvoir (par allusion à Ennahdha, Ndlr) et avec l’accord du ministre des Affaires religieuses», Noureddine Khademi, comme ils l’expliquent dans leur lettre.

Les cheikhs précisent que ce dernier «a fermé les yeux sur les abus du pouvoir, les injustices infligées à certains d’entre eux et les harcèlements dont ils ont fait l’objet et qui ont atteint un certain degré de violence, au mépris des lois et des règles».

Les cheikhs affirment dans leur lettre qu’ils pensaient trouver enfin une atmosphère démocratique dans le cadre d’un pouvoir élu et légitime, mais ils se sont trouvés pratiquement dans la même situation que sous l’ancien régime, déplorent-ils, en exigeant que les affaires religieuses soient mises à l’abri des calculs politiques et qu’un article protégeant les cadres religieux soit inscrit dans la nouvelle constitution tunisienne.

Selon Bechir Arfaoui, responsable du Syndicat des cheikhs et imams des mosquées, cité par Attounisia, cet accès d’humeur des cadres religieux dans les mosquées est le résultat de la série d’évictions enregistrées dans les mosquées sous la dictée des bureaux locaux du mouvement Ennahdha.

La grève du mercredi 8 août a été décidée pour exiger la réintégration des cheikhs et cadres religieux démis, la protection des mosquées des intrusions politiques et la mise en œuvre du statut de la profession. Elle exigera aussi l’amélioration des rémunérations très faibles de certains employés de mosquées.

I. B.