Ennahdha accuse les médias d’être derrière la campagne menée contre son leader Rached Ghannouchi sur sa page officielle Facebook et contre le gouvernement qui veut indemniser les anciens prisonniers et réfugiés politiques.


Selon ses déclarations, dimanche à l’Ariana, lors de la 2e réunion du conseil de la choura d’Ennahdha, le parti islamiste au pouvoir, Samir Dilou, ministre des Droits de l’homme et de la Justice transitionnelle et porte-parole du gouvernement a précisé que les médias sont grandement impliqués dans la campagne menée contre Ennahdha et ses membres, notamment Rached Ghannouchi, sur les réseaux sociaux et sur certains journaux électroniques et quotidiens. Et d’insister que son gouvernement ne peut jamais mettre en danger, comme l’a déclaré Houcine Dimassi, ministre démissionnaire des Finances, les équilibres budgétaires de l’Etat et qu’il a précisé sur les ondes d’une radio privée que la priorité est aux victimes de la révolution, ensuite ceux d’Ennahdha et autres et que tous ses propos ont été volontairement dénaturés par les médias.

Ce n’est pas la première fois que les membres du gouvernement s’en prennent aux médias et ce ne sera ans doute pas la dernière. Mais, à chaque fois que le gouvernement prend une décision ou lance une proposition, les médias s’empressent de la mettre en exergue et d’en informer le public. C’est son rôle. Mais si la société civile réagit mal à telle décision ou telle proposition, ce n’est pas de la faute des journalistes. Reste que le gouvernement se défausse toujours sur les médias et accuse les médias de dénaturer les propos des responsables, prélude à un recul ou à une courageuse dérobade.

 

Dimanche, les internautes ont découvert la page officielle Facebook de Rached Ghannouchi bombardée par des commentaires peu avenants (le chef d’Ennahdha qualifié notamment de criminel, voleur, terroriste, entre autres amabilités). La page a été aussitôt désactivée.

Z. A.