Le porte-parole du Parti des ouvriers tunisien (Pot) a refusé une indemnité de 450.000 dinars proposée par le gouvernement dans le cadre de l’indemnisation des anciens détenus politiques ayant bénéficié de l’amnistie générale.
Cette indemnité a été décidée par le gouvernement pour compenser les victimes de la répression politique, et notamment les prisonniers d’opinion, depuis l’indépendance du pays en 1957.
M. Hammami a justifié son refus en ces termes : «Je me battais pour la Tunisie et les longues années que j’ai passées dans les prisons sont une distinction dont je me suis très fier et je ne demanderai pas de compensations comme le font d’autres».
Militant communiste depuis les années 1970, M. Hammami a passé plusieurs années en prison, sous les règnes successifs de Habib Bourguiba et Zine El Abidine Ben Ali.
Interrogé à propos des milliers de personnes qui ont été jugés et emprisonnés pour leurs opinions, qui ont perdu leur travail et ont vu leur famille harcelée et réprimée, gardant de grandes séquelles de ce passé, Hamma Hammami a réitéré son opposition à toute indemnisation pour les groupes qui ne luttaient pas pour la liberté et la démocratie, mais qui sont entrés en conflit avec Ben Ali pour le pouvoir, par allusion au mouvement islamiste Ennahdha, actuellement au pouvoir et initiateur du projet d’indemnisation des anciens détenus politiques. «Ces groupes doivent assumer les conséquences du conflit avec Ben Ali et s’ils veulent des compensations, ils doivent la demander à Ben Ali lui-même et non les puiser dans l’argent du peuple».
I. B.