Au cours d’une conférence sur la «Tolérance en islam», dimanche soir à Kairouan, Me Abdelfattah Mourou a été agressé par des extrémistes religieux. Il a été transporté à l'hôpital en état d'inconscience et ensanglanté.
Cela ne s’invente pas, le cofondateur du mouvement islamiste tunisien devait intervenir ce soir dans la 4ème ville sainte de l’islam sur l’un de ses thèmes de prédilection : la tolérance religieuse. Un autre orateur a été prévu dans le programme : l’écrivain Youssef Seddik, connu pour sa lecture rationaliste des textes de l’islam. Des éléments ont exigé le départ immédiat de M. Seddik qu’ils considèrent comme un mécréant. Me Mourou est intervenu pour leur expliquer que ce serait un acte en contradiction avec le thème de la causerie ramadanesque. Soudain, l’un des extrémistes, l'a frappé avec un verre sur le front. Le cheikh s’est évanoui sur le coup et a été transporté en urgence à l’hôpital. Quant à Youssef Seddik, il a dû quitter les lieux en catastrophe sous la protection des organisateurs. Ridha Belhaj, chef du parti salafiste Hizb Ettahrir était présent, car il devait lui aussi intervenir.
Presque au même moment, sur l’avenue Habib Bourguiba à Tunis, la police aujourd’hui au service du parti islamiste Ennahdha, tabassait à coups de matraque des manifestants.
Ainsi va la théo-démocratie à l’iranienne que Rached Ghannouchi, président d’Ennahdha, cherche à instaurer en Tunisie dont le peuple était considéré comme le modèle de la tolérance et de l’ouverture de l’esprit dans le monde musulman.
Z. A.