Il suffit d’entendre Ali Lârayedh se féliciter du comportement de «sa» police, «respectueuse des droits de l'Homme et de la loi», pour se rendre compte de l’isolement de son gouvernement, qui s’éloigne des réalités du pays.


Le ministre de l’Intérieur, qui s’exprimait, mardi, devant l’Assemblée nationale constituante (Anc), s’est, en effet, félicité, de «l'amélioration» de la situation sécuritaire et de la diminution des sit-in non autorisés dans le pays. Il a aussi félicité les forces de l’ordre pour leur discipline et leur engagement à instaurer une police républicaine respectueuse des droits de l'Homme et de la loi.

M. Lârayedh n’a visiblement pas entendu parler des abus commis par certains de ses subalternes, imposant abusivement aux citoyens et surtout aux citoyennes des restrictions vestimentaires et/ou comportementales. A moins que ces abus, commis au nom de la religion et relatés par de nombreux témoignages, ne soient la stricte application d’instructions émanant de M. Lârayedh lui-même et de son gouvernement islamiste. Auquel cas il serait plus juste de parler désormais de «police religieuse» et non, abusivement, de «police républicaine». Celle-ci est, par définition, plus respectueuse des libertés individuelles, aujourd’hui menacées par les agents de l’Etat autant que par les salafistes qu’ils laissent d’ailleurs sévir dans l’impunité totale.

I. B.