55% des quantités des déchets accumulés dans les rues et les places publiques ont été collectées et la situation sera totalement maîtrisée au plus tard… en janvier prochain.
C’est ce qu’a annoncé Ali Lârayedh, ministre de l’Intérieur, mardi, devant les membres de l’Assemblée nationale constituante (Anc), qui ont souligné le problème des ordures amassées à tout coin de rue dans toutes les villes du pays et qui tardent à être ramassées.
Le ministre a-t-il voulu rassurer les députés de la nation et, à travers eux, la nation entière, ou a-t-il cherché plutôt à les désespérer? Car dit autrement, ses propos peuvent être traduits ainsi: les Tunisiens devraient supporter les mauvaises odeurs et les pestilences qui se dégagent des amas d’ordures tout près de chez eux… jusqu’au mois de janvier prochain!
Cela ne rassure pas du tout et conforte même les doutes sur les compétences d’un gouvernement qui n’est même pas capable d’assurer… la levée des ordures.
Pour garantir la réalisation cette performance annoncée (le règlement définitif du problème des ordures en janvier 2013 !), le ministre de l’Intérieur a annoncé la prolongation du mandat de certaines «délégations spéciales» (qui ont remplacé les conseils municipaux dissous au lendemain de la révolution du 14 janvier 2011) et la prorogation de trois mois du mandat d’exercice de certaines autres, ajoutant que les gouverneurs ont été appelés à proposer des nouvelles délégations.
M. Lârayedh, dont l’optimisme béat et l’autosatisfaction ne sont pas les moindres qualités, a même cru devoir saluer les efforts déployés par les municipalités en matière de protection de l’environnement malgré le manque des ressources financières et logistiques (sic !). En d’autres termes, on devrait être heureux, car la situation aurait pu être pire!
En ce qui concerne les moyens, il faut juste rappeler que ce sont les mêmes qui, sous la dictature de Ben Ali, assuraient une propreté minimale des agglomérations urbaines. Pourquoi sont-elles devenus si brusquement insuffisantes? Et si on parlait plutôt de manque de compétence, de leadership et d’organisation?
I. B.