Sur Mosaïque FM, ce matin, Ali Lârayedh, ministre de l’Intérieur, avait tranché: il n’y aura pas de manifestation le 13 août le soir. Peu après, sur Jawhara FM, il a dit exactement le contraire.


Les demandes d’autorisations pour manifester le 13 août (Journée nationale de la femme, qui coïncide la promulgation, en 1956, du Code du statut personnel)  se sont multipliées ces derniers jours.

Depuis qu’une rumeur persistante indique que le ministère de l’Intérieur ne va pas autoriser cette manifestation, les représentants de la société civile ont pris la décision de passer outre l’interdiction, qui à faire un bras de fer avec Ali Lârayedh, qui ne fait que refuser les manifestations antigouvernementales.

La mobilisation pour l’événement n’a pas faibli sur les réseaux sociaux et tout le monde s’est dit prêt à tenir tête au gouvernement Jebali et à faire passer le message que la rue appartient au peuple et qu’elle ne sera plus jamais confisquée comme au temps de Ben Ali.

La dernière des demandes déposées au ministère de l’Intérieur a été celle du bureau de la Femme de l’Union générale tunisienne des travailleurs (Ugtt). «Là, ça commence à se corser et on va voir si M. Lârayedh va ou non interdire la manifestation. Cette fois, nous allons tous défendre nos femmes», dit un syndicaliste.

Pour ne pas se laisser narguer par les manifestants et éviter aussi de donner l’impression de céder sous la pression de la société civile, le ministre de l’Intérieur s’est finalement résigné à revenir sur sa décision. Mais la manifestation aura lieu à l’avenue Mohamed V et non à l’avenue Bourguiba.

«Il y a eu plusieurs demandes et il va y avoir du monde. Et pour ne pas perturber les commerces en cette période de l’Aïd, les manifestants auront leur place à l’avenue Mohamed V», a-t-il dit sur les ondes de Jawhara FM.

Z. A.