L’information fait des gorges chaudes depuis que le devis du dîner d’iftar organisé mercredi par le mouvement Ennahdha circule sur les réseaux sociaux: un dîner qui aura coûté la bagatelle de 60.000 dinars.


Le mouvement islamiste au pouvoir a organisé mercredi un dîner d’iftar auquel ont été invités, autour des dirigeants d’Ennahdha et des membres du gouvernement, quelque 1.200 convives, dont un grand nombre de personnalités (responsables, hommes d’affaires, journalistes, etc.) qui étaient liées à l’ancien régime.

Selon le devis émis par Golden Tulip, l’hôtel 5 étoiles de Gammarth, banlieue nord de Tunis, où le dîner a eu lieu, Ennahdha a déboursé 57.000 dinars pour 1.200 personnes, à raison de 48 dinars par personne, auxquels il faut ajouter 2.500 dinars pour 100 accompagnateurs à raison de 25 dinars par accompagnateur et 750 dinars pour la sonorisation. Soit un total de 60.850 dinars.

 

Cette somme, pour dérisoire qu’elle puisse paraître pour les argentiers d’Ennahdha, qui doivent rouler sur l’or, comme l’atteste du reste leur train de vie pour le moins princier (sans jeu de mot aucun !), mais dépenser 60.000 dinars en deux heures de temps pour une simple opération de relation publique, alors que des centaines de milliers de Tunisiens vivent dans la précarité totale, parfois privés d’eau et d’électricité, a quelque chose de vraiment choquant. D’autant qu’au même moment, les forces de sécurité, désormais au service de la nouvelle dictature de Rached Ghannouchi après avoir servi celle Ben Ali, prenaient position à Sidi Bouzid, berceau de la révolution, pour entrer en action, quelques heures plus tard, et tabasser la population locale manifestant contre le gouvernement.

 

Visiblement, Ghannouchi et Ennahdha n’ont rien appris de l’histoire et tombent déjà dans les mêmes travers qui ont causé la perte de leurs successeurs au pouvoir.

Imed Bahri