«La nouvelle constitution réserve aux Tunisiens une dictature naissante... Que les élus de la majorité légale revoient leur copie… Les alliés d’Ennahdha dans la ‘‘troïka’’ (Ettakatol et le CpR) ont une responsabilité historique».


C’est ce qu’a déclaré Emna Menif, présidente de l’association Kolna Tounes, sur les ondes de Jawhara FM. Elle manifestait, avec d’autres acteurs de la société civile, le 9 août, devant l’Assemblée constituante (Anc).

Selon Mme Menif, le pays est en danger, car il n’est pas entre de bonnes mains, et la démocratie risque de ne pas avoir lieu avec les actuels dirigeants au pouvoir.

«Je suis là avant tout en tant que citoyenne qui croit en l’égalité et la citoyenneté. Aujourd’hui, nos libertés sont plus que jamais menacées et nous assistons à la naissance d’une nouvelle dictature. Les citoyens qui ont élu (et cru en) Ettakatol ou le CpR sont déçus car M. Ben Jaâfar a promis qu’il y a des lignes rouges à ne pas franchir. Aujourd’hui, ces lignes ont été bien franchies», a-t-elle déclaré sur Jawhara FM.

Tout en soulignant que la légalité de la majorité au pouvoir tombe tout naturellement si ses promesses n’ont pas été tenues, Mme Menif a ajouté: «Nous sommes très loin des aspirations du peuple. Aujourd’hui, l’indépendance de la magistrature, celle des médias, la notion même de la citoyenneté (il y a citoyen et… citoyen de seconde zone)… sont plus que menacés», appelant la «troïka» au pouvoir de revoir sa copie avant qu’il ne soit trop tard.

I. B.