Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique est au mieux un incompétent et un mal informé (ce qui revient au même) et au pire… un menteur.
Moncef Ben Salem, dont le fils Oussama, ancien vendeur de légumes, est devenu en quelques mois un magnat de la télévision, n’a pas fini de surprendre les Tunisiens par l’étendue de son incompétence.
Sa dernière bourde en date : il vient d’annoncer, au cours d’une séance plénière à l’Assemblée nationale constituante (Anc), que la première université en Afrique est tunisienne et qu’il s’agit de l’université de Sfax.
Le ministre, qui n’a pas donné ses références pour que l’on puisse le croire sur parole, a cru devoir reprocher aux journalistes de ne pas signaler cette belle performance.
Cependant, vérification faite – parce que le rôle des journalistes n’est pas seulement de reprendre ce que disent les responsables, mais de le vérifier –, il s’est avéré, dans la plupart des classements connus des universités dans le monde, qu’aucune université tunisienne ne figure dans le top 10 ni même dans le top 100 des universités africaines.
Qu’en penser sinon que M. Ben Salem a été induit en erreur par ses collaborateurs, qui lui ont fourgué une information complètement bidonnée. Et il en assume l’entière responsabilité, car un ministre, autant sinon plus que les journalistes, a le devoir de vérifier l’authenticité de ce qu’il affirme.
Si le ministre a inventé lui-même ce vrai-faux classement pour des raisons de propagande politique, alors ce serait encore plus grave, même si le mensonge est devenu le mode de gouvernance préféré du gouvernement Ennahdha.
I. B.