Face à la mobilisation générale contre les manœuvres de ses élus à l’Assemblée visant à minorer les droits des femmes dans la nouvelle constitution, le parti islamiste Ennahdha (au pouvoir), esquisse un nouveau repli tactique.
Dans un communiqué rendu public, lundi, à l’occasion de la fête nationale de la femme, le mouvement Ennahdha, qui domine la coalition au pouvoir, a cru devoir réaffirmer que la consolidation des acquis de la femme n’est pas «un slogan que certains cherchent à agiter» mais plutôt «un effort quotidien en vue de surmonter les entraves culturelles et sociétales». Traduire : l’égalité des sexes n’est pas un acquis définitif, mais une revendication qui fait face à des résistances «culturelles et sociétales».
Ennahdha a précisé aussi que le renforcement des acquis de la femme et la consécration de l’égalité entre les Tunisiens, dont l’égalité entre hommes et femmes en matière de droits et de devoirs, constituent autant de dénominateurs communs entre la population à mettre en relief en vue d’enraciner les valeurs de la paix sociale et éviter les conflits idéologiques.
Le parti a estimé, par ailleurs, que bien que toute polémique politique représente «un bon signe de la santé d’une société en transition et en cours d’édification», la polémique actuelle autour de la place de la femme dans la société et autour de l’inscription de ses droits dans la nouvelle constitution fait objet de beaucoup «de confusion, voire même de provocation et d’exagération».
Il ajouté que la contribution d’Ennahdha à la promotion de la situation de la femme et au renforcement de ses acquis «ne s’est pas limitée à l’innovation sur le plan intellectuel et à la diffusion des valeurs de l’efficacité mais s’est étendue à la consécration de ces principes dans la pratique au sein des structures du mouvement, de la société civile et des institutions de l'Etat» et notamment de l’Assemblée nationale constituante (Anc).
Le parti rappelle, dans son communiqué, sa position officielle vis-à-vis du Code du statut personnel, une position annoncée en juillet 1988 et qui considère que «ce code s’inscrit, généralement, dans le cadre des interprétations islamiques».
«La Tunisie a besoin d'un ‘‘vrai dialogue’’ et de faire face ‘‘aux défis essentiels’’ loin des ‘‘questions provoquées’’, elle a aussi besoin de mettre en exergue les valeurs communes entre ses générations et ses élites», indique Ennahdha dans le même communiqué.
I. B. (avec tap).