altLe président du parti islamiste tunisien continue d’accuser des parties syndicalistes, gauchistes et rescapées de l’ancien régime d’«instrumentaliser» l’action syndicale.


A en croire Rached Ghannouchi, c’est une alliance de syndicalistes de l’Union générale tunisienne du travail (Ugtt), de partisans de l’ancien parti au pouvoir, le Rassemblement constitutionnel démocratique (Rcd dissous), et d’éléments de l’extrême gauche qui a inspiré les actes de «violence et d’anarchie» enregistrés récemment dans certaines régions de Sfax.

Selon le président du mouvement islamiste Ennahdha, qui s’exprimait mardi à Sfax, lors d’une soirée organisée par le bureau régional de son parti, en partenariat avec l’Association de la prédication et de la réforme, les coupures d’eau et d’électricité en pleine canicule, la mal-vie des populations, l’incurie des nouveaux responsables locaux, en majorité issus du parti islamiste au pouvoir, les brutalités infligées par les forces de l’ordre aux manifestants ne sont pour rien dans la montée des tensions dans la région.

M. Ghannouchi, dont le discours ressemble à s’y méprendre, dans la forme comme dans le contenu, à celui des dirigeants de l’ancien régime, a estimé également que la polémique sur la constitutionnalisation de l’égalité entre la femme et l’homme est «un faux-débat visant à faire peur», car «les droits de le femme en Tunisie sont une affaire tranchée».

C’est à croire que les député(e)s qui ont soutenu le remplacement du principe de l’égalité des sexes dans le texte de la nouvelle constitution par celui de la «complémentarité» entre l’homme et la femme ne sont pas issu(e)s d’Ennahdha.

En ce qui concerne la nature du prochain régime politique, M. Ghannouchi a réitéré la position de son parti en faveur d’un régime parlementaire, précisant toutefois que le mouvement présentera un candidat à la présidence de la république si jamais c’est le régime présidentiel qui est adopté.

Il convient de signaler ici que seul le parti Ennahdha soutient le régime parlementaire, car même ses alliés de la «troïka», la coalition au pouvoir (le Congrès pour la république et Ettakatol), sont plutôt favorables à un régime mixte ou un régime présidentiel aménagé, pour éviter le présidentialisme qui a valu à la Tunisie deux dictatures en un demi-siècle.

I. B.