«L’inégalité homme-femme n’a pas de place dans une Constitution démocratique», a déclaré, vendredi, rapporteure de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (Apce).
«Dans le texte de l’Article 28 du projet de Constitution tel qu’approuvé par la Commission des droits et libertés de l’Assemblée constituante tunisienne, on affirme la ‘‘complémentarité’’ de la femme avec l’homme. Abandonner la notion d’égalité en faveur de la notion de complémentarité signifie la remettre en cause, faire un pas en arrière par rapport à ce qui était acquis depuis la Constitution de 1956, et donner un signal négatif à la société tunisienne ainsi qu’à d’autres pays de la région.
L’égalité homme-femme n’implique pas que les femmes et les hommes soient identiques, mais qu’ils aient la même dignité en tant qu’êtres humains, qu’ils soient titulaires des mêmes droits et des mêmes responsabilités, indépendamment les uns des autres, et qu’ils aient les mêmes chances. Cela est un principe fondamental et universel, qui est trop souvent enfreint et qui donc nécessite d’être inscrit dans le cadre de la Constitution», a souligné Fatiha Saïdi, la rapporteure sur «l’égalité entre les femmes et les hommes: une condition du succès du Printemps arabe».
«Tout en me réjouissant que l’Article 28 du projet de Constitution ratifie l’engagement de l’Etat tunisien à lutter contre le fléau de la violence faite aux femmes, j’invite l’Assemblée constituante à en modifier la rédaction en introduisant de façon claire et sans équivoque la notion d’égalité entre femmes et hommes», a conclu Mme Saïdi.
I. B.