altLe cheikh Houcine Laâbidi, grand imam de la mosquée Zitouna, annonce l’ouverture de la première école primaire zitounienne (traduire : coranique), à la nouvelle rentrée scolaire.


Le turbulent cheikh, qui a fait plier le gouvernement Hamadi Jebali devant ses dictats, va même jusqu’à désigner la ville qui aura le privilège de l’ouverture de cette école pas comme les autres. C’est, en effet  Radès, dans la banlieue sud de Tunis, qui abritera la première école primaire zeitounienne depuis l’annulation de l’enseignement zeitounien en 1964, comme l’a confirmé le cheikh dans une déclaration à l’agence officielle Tap.

Des programmes d’enseignement spécifiques

Selon cet imam réputé pour ses idées extrémistes, qui a appelé il y a quelques semaines au meurtre des artistes, les ministres de l’Education, des Affaires religieuses et de l’Enseignement supérieur avaient signé, le 12 mai 2012, un document stipulant «la reprise de l’enseignement zeitounien authentique».

Un différend oppose le ministère des Affaires religieuses aux cheikhs de la mosquée Zitouna sur la légitimité de ce document et sur la partie chargée de la gestion de la mosquée et de l’élaboration des programmes d’enseignement zeitounien.

Le conseiller auprès du ministre des Affaires religieuses, Sadok Arfaoui, interrogé par la Tap, a émis des doutes sur la valeur juridique du document signé le 12 mai 2012, estimant qu’il s’agit simplement d’un accord de principe sur la reprise de l’enseignement zeitounien et n’attribue pas à cheikh Laâbidi la responsabilité de gérer la mosquée Zitouna.

Le ministère de l’Education va-t-il se coucher ?

Il a ajouté qu’un document comportant des articles complémentaires fixant le cadre général de l’accord du 12 mai 2012 et les domaines d’application sera publié, prochainement, par les trois ministres qui ont signé le premier document.

M. Arfaoui a souligné, par ailleurs, que la partie qui se verra confier la gestion de la mosquée Zitouna doit faire l’objet d’une unanimité entre toutes les parties concernées, ajoutant que la mosquée Zitouna est une institution qui appartient à l'Etat et qui relève, comme tous les établissements religieux dans le pays, du ministère des Affaires religieuses. Ce que cheikh Laâbidi conteste vigoureusement.

Le responsable du ministère de l’Education a indiqué à la même source que le ministère de tutelle intentera un procès devant le tribunal administratif pour déterminer la partie à laquelle revient la gestion de la mosquée Zitouna et la valeur juridique du document relatif à la reprise de l’enseignement zeitounien authentique.

Toujours d’attaque, cheikh Laâbidi a affirmé, de son côté, qu’il intentera un procès en justice contre le ministère des Affaires religieuses pour mauvaise gestion financière. Celui-ci avait porté plainte contre le cheikh pour avoir changé les serrures de la porte de la mosquée Zitouna, mais il a été débouté par un jugement du tribunal de première instance de Tunis en faveur du turbulent cheikh.

I. B. (avec Tap)