altIl a fallu attendre 9 jours et des tonnes d’articles et d’émissions télévisées, surtout en France, pour que la «troïka» réagisse et condamne enfin l’agression d’un Français d’origine tunisienne par des salafistes à Bizerte.


L’affaire avait été révélée, le 17 août, par Kapitalis.

Flash back. Le 16 août, à Bizerte, Jamal Gharbi, en vacances dans cette ville où il possède une petite maison au cœur du quartier arabe, a été agressé et battu par des barbus qui lui ont hurlé devant sa femme et sa fille. Le motif: sa femme française et sa petite de seulement 12 ans sont habillées à l’européenne. Bilan: trauma crânien, arcade sourcilliaire ouverte, dos ensanglanté… La famille Gharbi a fait le lendemain même ses valises pour rentrer en France.

La victime est un Français d’origine tunisienne. Il est militant du Parti socialiste et conseiller régional de la Sarthe. Ce qui a provoqué un tollé général en France : des hommes politiques, des militants et des associations civiles. Les médias ont réservé une place importante à l’affaire.

Entre-temps, silence radio des autorités tunisiennes, qui regardent ailleurs.

Il a donc fallu attendre 9 jours pour que le ministère des Affaires étrangères, puis la présidence de la république se fendent, chacun, d’un communiqué soporifique de condamnation.

«Trop peu, trop tard», serions-nous tentés de commenter…

Voici, par ailleurs, le communiqué du ministère des Affaires étrangères, publié vendredi, dont on appréciera la langue de bois puisée dans la pure tradition «benalienne»:

«Sur instructions de Hamadi Jebli, chef du gouvernement, Touhami Abdouli, secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes, a eu, vendredi, une longue conversation téléphonique avec Jamel Gharbi, conseiller régional du Parti Socialiste dans la Sarthe, en France, et lui a présenté, au nom du gouvernement tunisien, des excuses suite aux actes de violence qu’il a subi par certaines personnes appartenant à la mouvance salafiste à Bizerte.

M. le secrétaire d’Etat a réitéré la détermination du gouvernement pour traiter ce fléau à travers les voies juridiques et de l’éradiquer de la société tunisienne connue pour son attachement à la tolérance, la modération, le juste-milieu et son rejet de la violence et de la haine.

De son côté, Jamel Gharbi a exprimé sa compréhension pour la position du gouvernement et sa gratitude pour le chef du gouvernement, particulièrement parce qu'il est d’origine tunisienne et son souci de préserver la réputation et la bonne image de la Tunisie à l’étranger.

D’autre part, le secrétaire d’Etat a transmis la teneur de cette communication téléphonique et la position du gouvernement face à cet incident aux responsables au ministère français des Affaires étrangères.»

I. B.

 

Article lié :

Un Franco-Tunisien agressé avec son épouse par des barbus à Bizerte