Selon Charfeddine Kellil, l’un des avocats de Ayoub Messaoudi, le juge d’instruction va vraisemblablement retenir les accusations à l’encontre l’ex-conseiller du président de la république.
Ce dernier, qui a été entendu aujourd’hui par le juge d’instruction auprès du tribunal militaire permanent de Tunis, a rempli, juste après la fin de l’instruction, une fiche anthropométrique, procédure généralement suivie dans le cas de la culpabilité des prévenus.
Ayoub Massoudi a maintenu ses accusations à l’encontre du ministre de la Défense, Abdelkerim Zbidi, et du chef d’état major interarmes, le général Rachid Ammar, coupables à ses yeux de n’avoir pas informé le président de la république, chef suprême des armées, de l’extradition de l’ex-Premier ministre libyen Baghdadi Mahmoudi, opération à laquelle ils étaient pourtant étroitement associés.
Les deux responsables militaires, qui ont porté plainte contre M. Massoudi, l’accusant de «porter atteinte au prestige et à l’honneur de l’institution militaire» et d’«attribuer à tort des actes à un fonctionnaire public», ont estimé qu’il n’était de leurs prérogatives d’informer le président de la république, laissant entendre que cette tâche incombe plutôt au chef du gouvernement.
M. Massoudi, frappé d’une interdiction de voyager, ne pourra pas rejoindre sa famille qui réside en France. Si le juge d’instruction retient l’accusation portée contre lui, il pourrait comparaître en état de liberté… ou faire l’objet d’un mandat de dépôt.
I. B.