Lors d’une réunion, hier soir à Menzel Chaker (Sfax), les femmes du parti l’Appel de la Tunisie ont été surprises par l’assaut de personnes barbues qui ont saccagé les lieux et emporté des ordinateurs.
Selon des responsables de L’Appel de la Tunisie, ces assaillants seraient apparentés au parti islamiste Ennahdha (au pouvoir) et rouleraient pour lui.
Contrairement aux rumeurs, il n’y a pas eu de blessés et aucune femme n’a été ni agressée ni transportée aux urgences.
Selon Mohsen Marzouk, membre de la direction de l’Appel de la Tunisie, ces hommes barbus sont arrivés vers la fin de la réunion interne d’une cinquantaine de femmes préparant la création de la cellule féminine du parti qui vient d’ouvrir son bureau à Menzel Chaker.
«J’accuse les forces de l’ordre, qui ont vu ces hommes à bord de 4 ou 5 camions Isuzu, munis de bâtons et défilant dans les rues de Sfax, et ne les ont pas arrêtés. Aurait-on aujourd’hui une milice parallèle à la police et de l’armée? D’après ce que nous remarquons et la non assistance à temps de la police, les choses sont claires. J’accuse ici le parti Ennahdha qui ne cesse dans les discours de ses membres de menacer, d’appeler aux violences de ses adeptes et ceci nuit au climat social et politique. J’accuse aussi le gouvernement qui doit protéger les citoyens. Ceci est de la non assistance des personnes en danger», a dit à Kapitalis Mohsen Marzouk. Et d’adresser un message aux autorités leur signifiant que l’Appel de la Tunisie est capable de protéger ses adhérents et que les réunions à Sfax et ailleurs – qu’Ennahdha le veuille ou pas – vont se multiplier et que le parti islamiste doit comprendre ce que signifie la démocratie.
«Nous connaissons ces personnes. Ils travaillent pour Ennahdha, et dès qu’il les appelle, ils réagissent au quart de tour. Nous allons dresser la liste de leurs noms et les dévoiler au grand public. Ça va être notre liste noire», dit-il sur un ton ironique.
Selon des témoins, des dizaines de barbus se sont attaqués au siège de l’Appel de la Tunisie en criant ‘‘Allah Akbar’’ et ‘‘A mort à Caïd Essebsi’’.
D’un autre côté, une vidéo a été partagée vendredi matin sur les réseaux sociaux montrant ces barbus s’attaquant au siège et affichant des listes de noms. Selon eux, les noms de personnes ayant adhéré à l’Appel de la Tunisie ont appartenu au Rcd, parti dissous.
Z. A.