A l’occasion du 64e anniversaire de la mort de Moncef Bey, le président de la république provisoire Moncef Marzouki a déposé une gerbe de fleurs sur la tombe de l'avant-dernier souverain de Tunisie.
M. Marzouki et les membres de la famille de Moncef Bey ont récité la fatiha à la mémoire du souverain et leader nationaliste défunt, à son mausolée sis au cimetière El Jallaz à Tunis.
Le président de la république provisoire s’est ensuite dirigé à La Marsa où il a procédé à l'inauguration de la Place Moncef Bey, en présence du gouverneur de Tunis, du délégué de la Marsa et des membres de la délégation spéciale de la ville balnéaire située dans la banlieue nord de Tunis.
Moncef Bey, né le 4 mars 1881 à Tunis et décédé le 1er septembre 1948 en exil forcé à Pau (France), est bey de Tunis du 19 juin 1942 à sa destitution par les autorités coloniales françaises le 15 mai 1943. Il est l’avant-dernier représentant de la dynastie husseinite.
Durant son règne, marqué par la Seconde Guerre mondiale, il tente d’affirmer son indépendance vis-à-vis des autorités françaises de Vichy dont dépend la Tunisie, tout en protégeant sa population des conséquences du conflit. Il est dans le même temps l’un des principaux soutiens au mouvement nationaliste. Roger Casemajor résume cette position en ces termes: «Par cette attitude de bascule entre les diplomates étrangers et les autorités du protectorat, le bey de Tunis fit preuve d'une grande souplesse politique qui lui permit de servir les intérêts de ses sujets et la cause de son pays.»
Durant la présence en Tunisie des troupes de l’Axe, de novembre 1942 à mai 1943, il est intervenu régulièrement pour protéger la population, en particulier les Juifs, chaque fois qu’elle est exposée aux exactions des forces occupantes.
Il a ainsi mis tout en œuvre pour empêcher le port de l’étoile jaune, l’instauration du travail obligatoire ou l’exclusion des Juifs de la vie économique.
I. B.