Le conseiller politique du chef du gouvernement ne s’en prend plus aux «journalistes qui ont travaillé, sous la pression, avec l’ancien régime», mais à «la minorité corrompue qui a loué activement ses services à ce régime.»
C’est, en tout cas, ce qu’il a affirmé lors d’un meeting, samedi après-midi, à Sfax, devant le siège de Radio Sfax.
Ce deuxième meeting en deux jours, après celui improvisé, vendredi, sur la place de la Kasbah, à Tunis, dénote une certaine nervosité de la part de cet homme qui, par ses sorties intempestives et ses excès de langage, fait plus de mal à son parti qu’il ne défende ses intérêts.
Reste que pour être crédible, M. Zitoun aurait dû expliquer, au cours de ses meetings, pourquoi son gouvernement et son parti sont-ils si prompts à solder les comptes au rouge des anciens collaborateurs de Ben Ali… dès le moment qu’ils font allégeance à Ennahdha. Et pourquoi ils s’en prennent aujourd’hui avec véhémence aux militants politiques, défenseurs des droits de l’homme et journalistes qui s’étaient opposés à Ben Ali… dès lors qu’ils refusent aujourd’hui de s’aligner sur les positions d’Ennahdha ou qu’ils le critiquent.
Non, M. Zitoun votre théâtre des guignols – plus vrai que celui d’Ettounissia et de Samy Fehri – ne fait plus rire les Tunisiens: il les fait pleurer sur la situation de délabrement moral, intellectuel et politique dans lequel vous et vos camarades islamistes ont fait sombrer leur pays.
R. K.