alt«Dès lors que les formations politiques qui se réclament de l’islam s’engagent à garantir les libertés, notamment celles des femmes», il appartient à la France «d’encourager le mouvement, sans défiance, mais avec vigilance».


C’est ce qu’a affirmé le président de la république française François Hollande dans son discours à la XXe conférence des ambassadeurs, le 27 août, au Palais de l’Élysée. Extraits…

Les pouvoirs islamistes et la garantie des libertés. «Certes, le monde est aussi porteur d’espoir, il y a la vitalité des peuples, leur aspiration démocratique, les exigences d’une bonne gouvernance et la capacité d’innovation que trouvent toujours les êtres humains. Il y a des lignes qui bougent et des dictateurs qui tombent. En cela, le monde évolue dans un sens qui est celui du progrès.

C’est tout l’enjeu des printemps arabes, dès lors que les formations politiques qui se réclament de l’islam s’engagent à garantir les libertés, notamment celles des femmes, à respecter l’alternance, à protéger les minorités, qu’elles soient culturelles ou religieuses. Il leur appartient, à ces pays qui font œuvre de transition, d’en faire la démonstration et à nous d’encourager le mouvement, sans défiance, mais avec vigilance.»

Ambition renouvelée pour la Méditerranée. «D’abord, la France porte depuis longtemps une ambition pour la Méditerranée, pour qu’elle soit un espace de coopération et non pas de tension. Les échanges économiques qui doivent se multiplier doivent être enrichis par les échanges humains. Les préoccupations de sécurité doivent toujours aller de pair avec une exigence de dignité. Les idées aussi doivent circuler, c’est nécessaire dans le contexte où les pays arabes de la Méditerranée s’ouvrent et s’engagent dans un changement politique. Je veux que nous prenions en compte ces réalités, il y a des retards qui coûtent. Mais la France ne manquera jamais de rappeler que le respect de l’opposition, la liberté de la presse, les droits des minorités, la capacité pour chacun de participer à la vie publique, quelles que soient ses opinions politiques ou religieuses, sont pour la France autant de principes essentiels.»

Une «Méditerranée de projets». «Ma priorité, c’est de développer ce que j’appelle une ‘‘Méditerranée de projets’’, c’est à cette fin que j’ai demandé au gouvernement de nommer un délégué interministériel à la Méditerranée. Je veux que les compétences du secrétariat de l’Union pour la Méditerranée soient mieux utilisées, avec l’engagement de l’Union européenne et particulièrement de la Commission, nous devons le faire avec l’Europe. Le partenariat de Deauville, qui est une bonne initiative, peut nous permettre d’accompagner au mieux le développement des pays en transition politique.»

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Discours d’ouverture de M. François Hollande, président de la République (Palais de l’Elysée, 27 août 2012)

Coopération avec les pays du Maghreb. «J’accorde enfin une attention toute particulière à la coopération avec les pays du Maghreb, y compris dans ce qu’on appelle le Groupe 5+5 et qui devra permettre de relancer le dialogue. Il y a, entre les deux rives de la Méditerranée, de nombreuses complémentarités. De cette manière pragmatique, nous pouvons ainsi envisager une maîtrise efficace de l’immigration, améliorer les échanges professionnels et universitaires, aider l’administration publique de ces pays à se moderniser et puis aussi encourager les échanges entre les milieux d’affaires.»

L’intégralité du discours de Hollande sur le site de l'ambassade de France en Tunisie http://www.ambassadefrance-tn.org/Conference-des-ambassadeurs-de