alt

Lors de son élection le 23 octobre 2011, l’Assemblée nationale constituante (Anc) se donnait un an pour déposer la version définitive de la nouvelle constitution. A un mois et demi de l’échéance prévue, on en est bien loin.

Par Marie-Jeanne Kimberley


Presque une année est passée, et se sont enchaînés les débats internes, les partis membres de la «troïka» (Ennahdha, le CpR et Ettakattol) et les autres n’arrivant pas à trouver de consensus autour des différents articles. Le peuple veille au grain en réagissant vite et fort aux questions relatives aux libertés, comme lors de la demande d’adopter la notion de «complémentarité» entre la femme et l’homme à la place de l’«égalité des sexes» dans ce qui sera la base de la toute nouvelle démocratie : une constitution républicaine.

Khedher impose, Ben Jaâfar dispose?

alt

Ben Jaafar (à droite) ne serait-il bon que pour faire de la figuration utile?

Cette base est capitale puisque sur elle repose le futur de la Tunisie, et a le devoir de répondre aux exigences de liberté, d’égalité, de laïcité, d’universalisme de la jeunesse révolutionnaire.

La rédaction a pris un retard tel que les déclarations concernant la nouvelle échéance se succèdent, toutes différentes les unes des autres, entre Habib Khedher déclarant le 13 août un retard d’environ 6 mois, et Mustafa Ben Jaâfar déclarant mardi matin sur Mosaïque FM une remise de l’ensemble de la constitution le 15 décembre, avec discussion article par article dès la fin octobre.

alt

Il ne faut pas pousser. Ces chers constituants et constituantes ne sont pas très pressés.

L’Assemblée nationale constituante (Anc) se sait épiée, d’autant que la date des prochaines élections présidentielles et législatives est repoussée d’autant. Prévues initialement pour mars 2013, il a été déclaré la possibilité de les repousser à juin de la même année, et même au 8 septembre, selon une dernière déclaration du même Habib Khedher mardi matin. Dans sa déclaration, Mustapha Ben Jâafar précisait pourtant que «si tout se passe comme prévu (sic!), les élections présidentielles se dérouleront à la fin du mois de mars».

Un si impossible calendrier

Personne donc, pas même les élus, n’a même une vague idée du calendrier de l’année 2013.

alt

Le Nahdhaoui Habib Khedher est-il le vrai patron de la Constituante?

Ce qui était prévu, M. Ben Jâafar, c’était une Constitution déposée le 23 octobre 2012 et des élections vers le 20 mars, date de l’indépendance. Il semble que nous en soyons bien loin.

En attendant, hors des murs de l’Anc, il semble que la devise de la république: «Liberté, Ordre, Justice» soit mise à mal. Il est temps d’agir dans l’intérêt du pays Messieurs-Mesdames les élu(e)s!

* - Bloggeuse française.