Le président de la république et le chef du gouvernement n’arrivent pas à se mettre d’accord sur le nom du Tunisien qui siègera à la Sous-comité des Nations unies pour la prévention de la torture.
Notre pays, qui a ratifié le Protocole facultatif à la Convention de lutte contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, est appelé à nommer un représentant (ou une représentante) pour siéger à la Sous-comité des Nations unies pour la prévention de la torture, un instrument important des Nations Unies pour la lutte contre la torture dans le monde.
Il y a cependant un problème: le président provisoire de la république Moncef Marzouki a promis ce poste à l’avocate Radhia Nasraoui, militante des droits de l’homme depuis plus de trente ans et qui s’est illustrée particulièrement dans la lutte contre la torture. Elle est aussi la fondatrice, en 2003, de l’Association de lutte contre la torture en Tunisie (Altt), dont elle est présidente. Elle est aussi, si l’on peut dire «accessoirement», l’épouse de Hamma Hammami, célèbre militant de la gauche tunisienne et actuel porte-parole du Parti des travailleurs tunisiens (nouvelle dénomination du Parti communiste des ouvriers tunisiens, Poct).
Le chef du gouvernement Hamadi Jebali propose, pour sa part, un autre nom, celui de la militante des droits de l’homme Saïda Akremi, secrétaire générale de l’Association internationale de soutien aux prisonniers politiques (Aispp). Elle est aussi, tout aussi «accessoirement», l’épouse du dirigeant du parti Ennahdha et actuel ministre de la Justice Noureddine Bhiri.
Tout en espérant voir les deux têtes de l’exécutif se mettre enfin d’accord – leurs désaccords devenus criards menacent la cohésion de la «troïka», la coalition tripartite au pouvoir –, on eut estime cependant que l’«accessoire» est ici très déterminant: l’indépendance politique des candidats étant un critère important aux yeux des hauts fonctionnaires des Nations unies. Cela donne, en tout cas, plus de crédibilité aux candidatures.
Z. A.