Les habitants de Monastir on manifesté mercredi l’attaque, mardi, du mémorial de Bourguiba par un salafiste. La famille de l’ex-président a dénoncé, elle aussi, cette attaque.
Dans un communiqué signé par Meriem Bourguiba, petite fille du leader nationaliste et premier président de la Tunisie, la famille a dénonce des actes «ignobles et odieux», qui visent, selon elle, «à semer la discorde entre les Tunisiens en portant atteinte à la dignité du leader Bourguiba, symbole du progrès, de la civilisation, et de la modération et partie intégrante de la mémoire nationale».
Qui est derrière l’agresseur?
La famille a demandé au chef du gouvernement et au président de la république de «prendre toutes les mesures appropriées contre l’agresseur et ceux qui sont derrière lui», soulignant la nécessité de protéger le mausolée Bourguiba en tant que site du patrimoine national.
L’ex-président tunisien fut (et reste) l’ennemi juré des islamistes, toutes tendances confondues, qui n’apprécient pas – c’est un euphémisme – ses décisions modernistes qui ont marqué profondément la société tunisienne. Rached Ghannouchi, président du parti Ennahdha au pouvoir, par exemple, n’a jamais ménagé Bourguiba auquel il a toujours adressé ses critiques les plus acerbes.
Une personne originaire de Béja (nord-ouest) et ayant des antécédents judiciaires avait été arrêtée, à la suite de l’attaque, sur instructions du ministère public pour «tentative de pillage et de destruction du musée Beit Bourguiba».
Selon le préposé au monument, un homme avait accédé, mardi vers 10h, au mausolée de Bourguiba, et profitant de l’absence du gardien, s’est livré à des actes de destruction.
La bourde de Maherzia Lâbidi
Sept tableaux retraçant une période de l’histoire de la Tunisie sous l’ère Bourguiba ont été enlevés et jetés par terre, selon la même source.
La vice-présidente de l’Assemblée nationale constituante (Anc), qui a perdu une nouvelle occasion de se taire, a affirmé, mercredi, que la personne arrêtée était venu déposer une gerbe de fleurs sur la tombe de Bourguiba.
Maherzia Lâbidi, qui perçoit le salaire le plus élevé del’Etat (plus de 11.000 dinars), après celui du président Moncef Marzouki (30.000 dinars), ne craint pas le ridicule: elle avait affirmé, il y a quelques semaines, que son salaire ne dépassait pas 4.000 dinars avant d’être démentie par le journal officiel… Donc, une bourde de plus ou de moins…
I. B. (avec Tap)
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